Pour son édition du 23 août 2022, Le Parisien revient sur l'affaire du chasseur décapité dans l'Allier. Christophe Doire a été retrouvé mort, sans tête, dans un fossé en 1995. L'enquête a été relancée en juillet dernier, soit vingt-sept ans plus tard, et a entraîné la mise en examen de sa veuve, Maria M. Les avancées scientifiques avec notamment de nouvelles analyses génétiques ont mis en lumière des éléments pour faire avancer l'enquête, mais pas seulement. Le comportement de la présumée coupable interroge toujours plus les enquêteurs : incohérences, attitude détachée en garde à vue et sa relation très fusionnelle avec son fils Anthony.
Il faut reconstruire le récit de Maria et Christophe Doire pour tenter de comprendre ce que pourrait cacher cette famille. Si Maria surprend les enquêteurs avec son impassibilité, voire son indifférence quant à la mort du père de son enfant, ils lui demandent de parler de leur fils Anthony, un bébé né quand le jeune couple venait à peine de se marier : "On a un lien très fort, même plus que très fort. (...) Je m'en suis peut-être trop occupée", raconte Maria. Elle explique s'être beaucoup investie dans son éducation, à l'opposée de ses propres parents qu'elle qualifie de "géniteurs" et qu'elle a quitté en épousant le chasseur rencontré à l'âge de 15 ans : "Je fuyais mes parents. [Christophe Doire] était présent pour moi."
Mais leur couple a connu des difficultés. "Christophe s'occupait plus de ses histoires de chasse" que de sa famille et de son fils. Elle se décrit comme fusionnelle avec son garçon. Le Parisien souligne alors cette "étrange formule incestueuse" qu'elle utilise devant le juge d'instruction à propos de son duo avec son garçon Anthony : "On aurait pu être un couple." Une fusion alors que le couple rencontre des difficultés et qu'il existe des soupçons de violence conjugale. Elle ne parlera pas d'enfer, mais admet des passes difficiles, des disputes que leur fils entendait et de l'abus d'alcool du chasseur. Si les gendarmes veulent dessiner un mobile pour la veuve, celui d'une femme violentée, qu'un coup de poing de son mari dans la voiture a fait exploser la vitre, elle nie en bloc toute implication dans le crime.
Aujourd'hui et après deux mois de détention provisoire, elle a été remise en liberté ce 20 août avec assignation à résidence sous surveillance électronique sur décision de la chambre de l'instruction, précise le quotidien.
La veuve de Christophe Doire, Maria, reste présumée innocente des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire.