C'est une histoire tristement banale qui provoque la polémique au royaume de sa majesté. Une histoire de scandale sexuel impliquant, encore, un joueur de foot, Ched Evans. Où il est question de viol, de prison, de petite amie qui pardonne et de déclarations plus que choquantes.
Soirée arrosée, viol et insulte
L'affaire remonte à mai 2011. Ched Evans et l'un de ses partenaires de Sheffield United auraient violé une jeune femme de 19 ans, trop alcoolisée pour pouvoir donner son consentement, dans un hôtel de Rhyl. En avril 2012, il est condamné à cinq ans de prison quand l'autre accusé est acquitté. Dans quelques jours, Ched Evans sera libéré après avoir purgé plus de la moitié de la sentence. Une libération qui ne fait pas le bonheur des fans du club de Sheffield. Plus de 100 000 personnes, supporters et autres, ont expressément demandé aux dirigeants de ne pas réintégrer le jeune Gallois de 25 ans au sein de l'effectif, considérant que ce serait "une profonde insulte faite à la femme violée et à toutes les femmes comme elle qui ont souffert entre les mains d'un violeur". Une victime qui a dû changer de nom après qu'une campagne sur les réseaux sociaux a conduit à la publication de certaines de ses infos personnelles.
Le soutien de la compagne bafouée
Pourtant, il en est d'autres qui le défendent bec et ongles. À commencer par sa compagne, Natasha Massey, fille d'un millionnaire qui a lancé une campagne médiatique pour tenter de convaincre l'opinion de l'innocence de Ched Evans, oubliant au passage que le jeune homme avait allègrement trompé sa fille. Publications dans les médias, constitution d'une équipe juridique pour le défendre, embauche d'un détective privé, création d'un site web, la puissance de frappe est énorme, même après que le verdict et puis le rejet de l'appel.
Natasha Massey, pour sa part, a pardonné son incartade à son homme. Convaincue de son innocence, comme elle l'a clamé à la télé lors de l'émission This Morning, elle assure que sa seule faute était de l'avoir trompée. Durant son intervention, intitulée "Je soutiens mon petit copain violeur", elle a expliqué qu'elle lui rendait visite tous les jours depuis son incarcération. Natasha, en couple avec Ched Evans depuis 2009, jure qu'elle n'a jamais douté de son innocence : "Dès que j'ai découvert qu'il était interrogé pour une histoire de viol, mon instinct m'a dit de protéger Ched, et je me suis dit que je devais être à ses côtés. J'ai donc mis de côté mes pensées et mes sentiments sur la tromperie et je me suis impliquée pour l'aider dans ce terrible moment. Je connais Ched et je sais qu'il ne serait pas capable de commettre un tel crime." Le savait-elle capable de le tromper ? Si oui, pourquoi rester avec lui ? Si non, comment peut-elle savoir que Ched n'est pas capable d'un tel crime ?
La famille derrière lui
La jeune femme semble avoir sa propre vérité, comme elle l'explique dans l'émission. "Je connaissais les faits bien avant le jury, bien avant le public", ajoute-t-elle. Pour elle, voir son compagnon être incarcéré a été une chose difficile, "un choc" même. Pour autant, Natasha espère bien épouser son footeux. Et croise les doigts pour qu'il joue à nouveau au foot au plus haut niveau. Le jeune homme étant payé 20 000 livres la semaine (25 000 euros), on comprend pourquoi...
Quant à la soeur de Ched, elle a avoué son choc face à la décision du jury de le condamner. "J'étais au tribunal tous les jours et je ne comprends pas comment ils en sont arrivés à cette conclusion, a-t-elle confié. Ce n'est pas parce que 12 personnes l'ont déclaré coupable que tout le monde devrait nécessairement les croire." Une étonnante idée de la justice.
Sa mère a également pris sa défense, comme elle le fait depuis les débuts de l'affaire. Sur les réseaux sociaux. Elle s'en est prise à ceux qui avaient signé la pétition contre le retour de son fils dans le football, tout en s'en prenant indirectement à la victime, en citant des commentaires d'autres Twittos. Elle a également pris la défense d'une animatrice de la chaîne ITV, Judy Finnigan, auteure de propos très polémiques dans l'émission à laquelle elle participe avec trois autres femmes, Loose Women.
Un viol "pas violent"
Une première remarquée, puisqu'il s'agissait du grand retour de Judy Finnigan dans l'émission après cinq années de pause. L'émission de talk show diffusée le midi revenait sur l'affaire Ched Evans et sur le possibilité qu'il retrouve ou non son club à sa sortie de prison. Judy Finnigan a alors expliqué son point de vue... "Il a fait son temps. Le viol - et je ne suis pas, s'il vous plaît, en train de minimiser certaines formes de viols - mais le viol n'a pas été violent. Il ne lui a pas fait de mal physiquement", a-t-elle expliqué. Et d'ajouter : "C'était désagréable, dans une chambre d'hôtel, je crois, et elle avait bu bien trop d'alcool. Et vous savez, c'est répréhensible, mais il a été condamné et il a fait son temps. Maintenant qu'il sort, que sommes-nous supposés faire ? Juste lui refuser de faire son job même s'il a déjà été puni ?"
Bien évidemment, ses propos ont provoqué un véritable scandale, la chaîne recevant de nombreux messages demandant son renvoi, quand les réseaux sociaux se déchaînaient. Judy Finnigan a été obligée de présenter ses excuses devant l'avalanche de réactions. "Je ne suggérais absolument pas que le viol était autre chose qu'un crime horrible et, comme je l'ai dit lors de l'émission, je n'essayais en aucune manière de minimiser la terrible épreuve que traversent toutes les femmes victimes de viol", a-t-elle déclaré, expliquant qu'elle se posait simplement la question de savoir quoi faire d'un criminel ayant purgé sa peine. "Je présente mes excuses sans réserves à toutes les personnes que j'ai pu offenser en utilisant ces mots", a-t-elle conclu.
Une affaire qui risque de faire parler d'elle un certains temps encore...