Melancholia de Lars von Trier, avec Kirsten Dunst et Charlotte Gainsbourg.
Les dix premières minutes de Melancholia résument à elles-seules l'électrochoc provoqué par ce film hors-normes. Reprenant le ralenti extrême des visions d'Antichrist, ce prologue grandiloquent et lyrique raconte l'apocalypse selon von Trier. Les arbres s'enflamment, le sol se liquéfie et les corps s'électrisent sur le prelude de Tristan et Isolde de Wagner, tandis qu'une planète vient frapper la Terre de plein fouet.
Drive de Nicolas Winding Refn, avec Ryan Gosling et Carey Mulligan.
La grande réussite de Drive, c'est de détourner le film d'action viril pour en tirer un objet inclassable, musical, décalé et pop. Parmi une flopée de moments en suspens, l'échappée en voiture du cascadeur avec sa voisine et son fils dans les canaux de Los Angeles laisse rêver le temps de quelques minutes. Sur la musique A Real Hero de College feat. Electric Youth, la scène montre le talent du réalisateur danois, capable de tirer des étoiles des lieux communs.
Mes meilleures amies de Paul Feig, avec Kristen Wiig, Rose Byrne et Chris O'Dowd.
Plus encore que les deux volets de Very Bad Trip, Mes meilleures amies regorge de scènes cultes. Parmi un passage éclair dans un avion, un essayage de robe de mariées mouvementé et un double discours embarrassant, la scène de la voiture mérite un petit arrêt. Pour attirer l'attention de son policier qu'elle vient de rembarrer, Kristen Wiig se lance dans une suite de numéros absurdes.
Tron L'héritage de Joseph Kosinski, avec Garrett Hedlund, Olivia Wilde et Jeff Bridges.
Peu importe que le scénario de cette suite attendue de Tron soit de la taille d'un pixel. Visuellement époustouflant, Tron L'héritage ressemble à un immense clip sensationnel et tonitruant, plongé dans une obscurité d'autant plus belle que le bleu et le orange s'y affrontent. Hommage parmi les autres au premier film culte, la scène des motos luminescentes offre un moment inoubliable boosté par la musique des Daft Punk.
We need to talk about Kevin de Lynne Ramsay, avec Tilda Swinton et Ezra Miller.
Aussi impressionnant que perturbant, We need to talk about Kevin offre une plongée traumatisante dans les méandres de la maternité. Mère inconsolable et démunie, Tilda Swinton trouve un instant de paix dans la violence d'un marteau-piqueur, qui noie les pleurs de son bébé. Certainement le rôle le plus incroyable de cette actrice caméléon.
Black Swan de Darren Aronofsky, avec Natalie Portman et Mila Kunis.
Traumatisante ou ridicule selon les avis, la transformation de Natalie Portman en créature de scène aura véritablement marqué les esprits. Au-delà de l'extraordinaire performance de l'actrice, Black Swan parvient à toucher les sommets lorsque la caméra se laisse emporter dans les délires de la danseuse schizophrène, éblouis par la musique de Tchaikovsky.
Hanna de Joe Wright, avec Saoirse Ronan, Eric Bana et Cate Blanchett.
Passé inaperçu dans les salles, Hanna mérite un vrai coup d'oeil. Survitaminé grâce à la musique des Chemical Brothers, ce film d'action où une adolescente surentraînée part venger sa famille offre une salve de scènes mémorables. À commencer par celle d'Eric Bana, "surpris" par une dizaine d'hommes armés dans un sous-terrain.
Scream 4 de Wes Craven, avec Neve Campbell et Courteney Cox.
Conscient de la vague blague que représente un quatrième épisode de Scream, Wes Craven n'hésite pas à aller dans la surenchère. Habitué à une introduction qui finira dans le sang, le réalisateur s'amuse à créer plusieurs twists successifs qui mettent en avant le ridicule des situations.
Transformers : La face cachée de la lune de Michael Bay, avec Shia LaBeouf.
S'il y a bien une scène qui représente la démesure absolue du cinéma de Michael Bay, c'est ce moment où les héros de Transformers 3 se retrouvent dans un immeuble qui s'écroule. Alors que le sol penche dangereusement et que les robots attaquent, les voilà qui sortent sur la paroi en verre du building et glissent jusqu'en bas pour s'échapper. Il faut le voir pour le croire.
Insidious de James Wong, avec Patrick Wilson et Rose Byrne.
Succès surprise au box office, ce petit film d'horreur fauché mené par un réalisateur de Saw aura assuré le quota de frissons de l'année. À peine amusante sur le papier - un couple emménage dans une maison hantée -, cette histoire de fantôme réserve de jolis moments d'angoisse à la limite du grandiloquent. La preuve avec un extrait qui en fera sourire plus d'un, mais qui fonctionne à merveille dans le film.
Fucking Kassovitz de François-Régis Jeanne, avec Mathieu Kassovitz et Vin Diesel.
Longtemps resté dans la légende des cauchemars hollywoodiens, le making of "interdit" de Babylon A.D. est finalement sorti sur la toile au moment de la sortie de L'Ordre et la morale. Contraire absolu du film promotionnel où les acteurs se jettent des fleurs et encensent le scénario, Fucking Kassovitz offre une plongée fascinante dans les coulisses d'un blockbuster américain.
Geoffrey Crété