"C'est ma meuf, en fait", c'est par ces mots que, le samedi 10 février, Alexandre Kominek, invité de Léa Salamé dans Quelle époque sur France 2, a évoqué son histoire d'amour avec Florence Foresti. Depuis une première apparition ensemble, en mai 2022, dans les tribunes de Roland-Garros, les deux humoristes s'étaient, en de rares occasions, affichés côte à côte, comme à la centième du spectacle de Vincent Dedienne au théâtre Marigny en juin 2022, mais lui n'avait, jusqu'à cette prise de parole, que très rarement mentionné cette liaison entre eux. C'est chose faite, même si depuis lors, les deux tourtereaux ne se sont pas plus affichés en couple qu'auparavant. Reste que depuis cette officialisation, les yeux se tournent vers ce jeune homme qui fêtera en fin de mois ses 35 ans quand Florence, elle, souffle ce 8 novembre sa 51ème bougie. Une différence d'âge qui semble ne poser aucun problème à ces deux personnages, habitués, dans leur métier, à être décalés...
De ce point de vue, monsieur n'a rien à envier à madame. À l'humour grinçant et corrosif de Foresti répond le verbe acéré, excessif, et souvent très grivois de son compagnon. Un homme originaire de Suisse que ceux qui n'écoutent pas France Inter, où il tient un billet d'humeur dans l'émission La bande originale, présentée par Nagui et Leïla Kaddour, connaissent peut-être mal. Les auditeurs de la station publique savent quant à eux que les mots du comique peuvent tout aussi bien déclencher de gros fous rires que de grands "Ooooh" indignés, tant il pousse parfois loin sous la ceinture, et bien qu'il se dise romantique, le registre de ses saillies. Il en fait d'ailleurs l'argument de vente de son spectacle Bâtard sensible, dont l'affiche le présente dans un peignoir léopard, appuyé sur un bolide doré. Sous l'image, ce slogan : "Venez rire et avoir honte".
Mais qui est cette nouvelle figure montante du one-man-show à qui nos confrères du Parisien décernaient en mars dernier le titre d'"humoriste le plus déjanté du moment" ? Si on le connaît si mal, c'est parce qu'il a fait ses armes dans son pays d'origine. En mars 2023, le journal suisse L'illustré le rencontrait et publiait un long article permettant de mieux cerner le bonhomme.
"Ma mère roule les r, mon père roule des galoches", leur expliquait-il à propos de ses parents : un père juif séfarade originaire de Tunisie, décrit par nos confrères comme "un beau gosse flamboyant, jouisseur", et une maman d'origine polonaise et catholique. "En les voyant aujourd'hui, je me demande bien comment ils ont pu se rencontrer", s'interroge Kominek.
"Mes meilleurs potes étaient des immigrés turcs, albanais, africains ou portugais. Tu rajoutes un juif au milieu, mais on se charriait toute la journée. Je n'ai jamais été mis de côté pour mon apparence ou victimisé. J'avais une bonne répartie, j'étais gardien au foot, agile et sportif. Un gros chat, quoi."
Gros ? Le mot est lâché et cela n'a rien d'anodin, il fait partie du vocabulaire du comique et revient très souvent dans ses blagues. Comme ce 20 septembre 2024 lorsqu'il entame avec ces mots sa chronique de France Inter : "Voilà maintenant 20 jours les amis que j'ai commencé une diète et que j'ai pas touché une goutte d'alcool. Sauf que je caresse des bouteilles en pleurant. Non, mais c'est vrai Nagui, cet été j'ai abusé, tu me lèches les joues, t'es bourré Nagui. Physiquement, j'ai pris 10 kilos. Je peux même plus me foutre de la gueule des gros et ça fait quand même 30% de vannes en moins. Je sais que j'ai grossi parce que, comment te dire, quand tu fais le signe de croix avant d'essayer un tee-shirt taille L... Après, y'a des avantages, les bourrelets, à la plage, c'est pratique. Quand t'es assis tu peux y ranger ta carte bleue, ton téléphone..."
Dans les studios, en entendant ces mots, les chroniqueurs rient à gorge déployée, s'interrogeant peut-être sur la véracité de cette anecdote que l'humoriste, qui s'est offert des vacances paisibles cet été avec Florence Foresti, transforme en blague. C'est sa grande spécialité : rire de lui. "Je suis très autocentré, j'évite les sujets d'actualité", confiait-il à L'illustré. Si cet artiste qui n'a aucun tabou se vante aujourd'hui de rire de tout, y compris des personnes en surpoids, c'est le fruit de son histoire personnelle. Il en donnait ainsi l'explication, le 20 octobre dernier, sur le plateau d'Un dimanche à la campagne, l'émission animée par Frédéric Lopez. "C'est marrant, commence-t-il, parce qu'en primaire, j'étais un des plus beaux de l'école et je ne sais pas ce qu'il s'est passé, mais en un été j'ai explosé. Je suis revenu et même mes copains ne me reconnaissaient plus." Au moment où il prononce ces mots devant Frédéric Lopez, l'animateur de l'émission, la production diffuse cette photographie de Kominek, jeune, sur une plage.
L'humoriste poursuit ensuite : "Là, j'ai un basculement total parce que du plus beau, je suis le plus gros. En plus, on arrive pile dans une période où là les gamins sont le plus durs. Et c'est là où j'ai commencé à faire des blagues." Il ne s'arrêtera plus. Quant à ses kilos superflus, même si à l'en croire, il en a repris quelques-uns cet été, ils semblent s'être envolés, notamment grâce à la pratique assidue de la boxe, qui lui donne cette carrure d'athlète. Un homme auquel la maman de Toni semble très attachée, elle qui n'a qu'une seule crainte : qu'il la quitte !
Pour l'heure, l'amour entre eux semble toutefois réciproque. Le chéri de Florence Foresti dressait un élogieux portrait d'elle dans L'illustré en évoquant "la femme la plus inspirante que j'ai connue" : "Il n'y a qu'à voir son parcours. Elle a quand même mis une tarte à beaucoup de mecs. Quand elle donne un conseil, tu écoutes vraiment. Elle a un regard, une expérience...", peut aujourd'hui se vanter celui qui est devenu un grand du rire. Il vient d'ailleurs d'annoncer qu'il serait les 7, 8 et 9 janvier 2026 à l'Olympia. Un spectacle pour lequel il appliquera sans nul doute une fois de plus la méthode qui fait son succès. "Je n'ai aucune limite, mais j'ai toujours un cadre. M'interdire de rigoler de quelqu'un sous prétexte qu'il appartient à une minorité serait la chose la moins inclusive. Si je ne peux pas charrier tel ou tel, c'est que je ne les considère pas comme moi. L'inclusivité, c'est inclure tous les autres dans mon monde."
Kominek, le seul humoriste qui peut rire de tout... avec n'importe qui ?