Alors qu'un vent de folie survole le cinéma français, auréolé de six nominations courues d'avance aux Golden Globes pour The Artist, plusieurs films majeurs de cette année sont étrangement mis sur la touche par les journalistes américains.
Sans surprise aucune, La couleur des sentiments (5 nominations), Le stratège (4 nominations), Hugo Cabret (3 nominations), Minuit à Paris (3 nominations), My week with Marilyn (3 nominations), Cheval de guerre (2 nominations) et George Clooney (8 nominations avec The Descendants et Les marches du pouvoir) mèneront la cérémonie qui se tiendra le 15 janvier prochain.
L'absence radicale de The Tree of Life et Melancholia n'en est que plus surprenante. Une petite année après leur triomphe au festival de Cannes, où le film de Terrence Malick et l'interprétation de Kirsten Dunst étaient sacrés, tout le monde s'attendait à voir ces deux films incontournables figurer dans la liste des nominés. Si la polémique autour de Lars von Trier peut éventuellement expliquer le boycott, difficile d'expliquer l'absence de The Tree of Life.
Autre surprise : Extrêmement fort et incroyablement près, complètement ignoré malgré sa réunion de talents oscarisés. Cette histoire tragique de deuil sur fond de 11 septembre réalisée par Stephen Daldry (The Hours) avec Tom Hanks et Sandra Bullock semblait pourtant avoir toutes ses chances.
Accueilli avec enthousiasme lors de sa présentation au festival de Venise, La Taupe est lui aussi absent. Gary Oldman était notamment pressenti pour son jeu dans le thriller de Tomas Alfredson (Morse).
Malgré leurs quelques nominations, plusieurs films surprennent aussi. Keira Knightley dans A dangerous method, le réalisateur Nicolas Winding Refn, primé à Cannes pour Drive, et David Fincher pour Millénium : Les hommes qui n'aimaient pas les femmes n'auront pas convaincu les critiques.
Du côté des polémiques, Le complexe du castor de Jodie Foster se voit injustement boudé, certainement à cause de Mel Gibson, tandis que la motion capture utilisée pour La planète des singes : les origines ne séduit définitivement pas. Depuis des mois, Andy Serkis semble sur le chemin d'une révolution avec une nomination aux Oscars pour son interprétation du singe César.
Avec son humour corrosif, Ricky Gervais ne devrait pas laisser passer ces incohérences lors de la soirée.