L'affaire est classée !
Mercredi 25 novembre 2020, le parquet de Paris a annoncé que l'enquête pour "viol" concernant Christophe Girard a finalement été classée sans suite. "Le parquet de Paris a classé sans suite la procédure diligentée à l'égard de M. Girard du fait de l'acquisition de la prescription de l'action publique", a-t-il fait savoir.
Le parquet de Paris avait ouvert le 18 août une enquête pour "viol par personne ayant autorité" afin d'examiner les accusations portées contre Christophe Girard par un homme ayant témoigné dans le New York Times. Le procureur de Paris avait justifié l'ouverture d'une enquête par la nécessité de déterminer l'exactitude des accusations et si "la prescription de l'action publique était acquise" au vu de l'ancienneté des faits.
Dans un article publié le 16 août par le quotidien américain, Aniss Hmaïd a raconté avoir rencontré l'ex-adjoint à la culture de la mairie de Paris en Tunisie à l'été 1989, quand il avait 15 ans, et avoir ensuite été entraîné dans une relation abusive de près de dix ans qui lui a laissé "des blessures psychologiques durables".
Selon Aniss Hmaïd, 46 ans, Christophe Girard l'a agressé sexuellement une première fois à 16 ans lors d'un voyage aux États-Unis et l'a contraint à des rapports sexuels une vingtaine de fois au cours des années suivantes. En échange, il assure que son supposé agresseur l'employait parfois comme domestique dans sa résidence d'été dans le sud de la France et "lui obtenait des emplois temporaires au sein de la maison Yves Saint Laurent", dont il était l'un des principaux dirigeants avant d'entrer en politique.
Christophe Girard, 64 ans, avait dénoncé le soir-même des allégations "graves" et "sans fondement", contestant tout rapport sexuel avec cet homme. Il avait été entendu début novembre en "audition libre" par les enquêteurs de la brigade des protection des mineurs, en charge de l'enquête. Le plaignant avait lui été entendu en septembre et avait alors refusé de porter plainte, selon une source proche du dossier.
"Ce classement sans suite est satisfaisant. La décision du parquet est juste, s'est félicitée son avocate, Me Delphine Meillet. Christophe Girard a vécu trois mois d'enquête, trois mois difficiles sur le plan humain, familial, professionnel et politique". "Rien n'est à reprocher à Christophe Girard", a-t-elle ajouté.
Puissante figure de la politique culturelle de la ville de Paris, Christophe Girard avait déjà été poussé fin juillet à la démission de son poste de maire-adjoint en raison de ses liens avec l'écrivain accusé de pédophilie Gabriel Matzneff. Il s'était "mis en retrait" de la majorité au Conseil de Paris "le temps de l'enquête préliminaire".