Pas lui... Telle est sans doute la réaction de nombreux admirateurs de l'abbé Pierre (Henri Grouès, de son vrai nom) après avoir eu vent des accusations d'agression sexuelle qui le visent. Figure de générosité, d'aide aux personnes en difficulté, sauveur des sans-abri, l'abbé Pierre tendait la main aux autres mais agissait différemment en coulisses. Dans un rapport publié ce mercredi 17 juillet, sept femmes l'accusent d'agressions sexuelles et d'attouchements.
Les récits de ses femmes, auxquelles la fondation abbé Pierre et les institutions Emmaüs France et International ont apporté leur soutien, sont édifiants : plusieurs évoquent le fait que l'abbé Pierre leur a touché les seins sans qu'elles ne puissent vraiment réagir, pétries par la sidération. Une autre affirme qu'il lui a introduit sa langue dans sa bouche avant qu'il lui présente des excuses devant son propre père des années plus tard.
Tout récemment, une huitième victime est sortie du silence, affirmant avoir eu le courage de le gifler. "En ouvrant une ligne téléphonique et une adresse e-mail, les trois organisations incitent même d'autres potentielles victimes à se faire connaître. Hier, une infirmière a raconté au micro de France Inter avoir été victime d'attouchements de la part du fondateur d'Emmaüs quelques années avant sa mort" rappelle la Tribune Dimanche. Un comportement apparemment connu puisque les témoignages des victimes ne sont pas une surprise pour tout le monde.
Pour la plupart des gens, apprendre de telles choses au sujet de l'abbé Pierre a été un véritable choc. À l'image de son neveu, Alain Grouès, prévenu "quelques heures avant la publication" du rapport qui incrimine son oncle : "L'émotion et le choc étaient immenses mais ses pensées se sont immédiatement portées sur les victimes et sur leurs douleurs. Il a exprimé son soutien plein et entier vis-à-vis de notre démarche" a indiqué Tarek Daher, délégué général d'Emmaüs France à la Tribune Dimanche. Les prochains jours pourraient malheureusement voir naître d'autres témoignages...