Aux premières heures du lundi 13 juillet 2020, Christopher Aurier est décédé à l'hôpital, après avoir reçu une balle dans l'abdomen. Le petite frère de Serge Aurier n'avait que 26 ans.
Dans son édition du 14 juillet, L'Equipe rappelle les faits : "La victime a été grièvement blessée par balle vers 5 heures, à la sortie d'un établissement de nuit, Le Kin's, situé dans une zone industrielle, au sud-ouest de la Ville rose." Conduit en urgence au CHU de Rangueil, Christopher Aurier y est décédé peu après son admission. Pour l'heure, difficile de savoir ce qu'il s'est réellement passé malgré la présence d'un témoin, un ami du jeune footballeur. Entendu par la PJ (police judiciaire) de Toulouse, ce dernier n'a pas été en mesure de fournir des éléments pouvant permettre de faire avancer l'enquête. "On ne sait pas à ce stade s'il s'agit d'un règlement de compte ou d'une dispute qui a mal tourné", a confié une source policière à L'Equipe. Seule certitude, le tireur est toujours en fuite.
Tout comme son grand frère, Christopher Aurier a été formé à Lens. Le club nordiste lui a d'ailleurs rendu hommage sur Twitter suite à l'annonce de sa mort. "Toutes nos pensées vont à la famille et aux proches de Christopher #Aurier, ancien joueur formé au Racing, disparu tragiquement ce matin", a-t-il été publié peu après 11 heures.
Si Christopher Aurier aurait pu connaître un parcours tout aussi prometteur que son grand frère (qui après être passé par le PSG joue à présent à Tottenham), il ne l'a pas été. L'Equipe a recueilli le témoignage de Georges Tournay, responsable du centre de formation de Lens à l'époque, qui permet d'expliquer pourquoi Christopher n'a pas tant percé. "Il est resté quatre ans avec nous quand même. Il a signé son contrat aspirant mais on a compris que ce serait plus compliqué, a-t-il expliqué. Il était bien moins mature que Serge, moins stable. Serge avait une grosse qualité : il voulait réussir dans le foot, se battait pour y arriver. Pour Christopher, c'était plus dur. Il avait moins de capacité que Serge scolairement. On a essayé de l'encadrer, de rester près de lui. On l'a fait avancer mais à un moment, ça bloquait. Il lui manquait la compréhension du jeu et la vie en collectivité n'était pas son point fort."
Christopher et Serge Aurier n'ont malheureusement pas bénéficié d'une stabilité familiale puisque leur mère habitait loin d'eux, en Côte d'Ivoire, et leur père était très souvent absent.
Quand j'étais jeune, je faisais des bêtises
Le Parisien dresse le même profil d'un jeune homme qui manquait de stabilité pour s'assurer un avenir brillant. Le quotidien cite des propos tenus par Christopher lui-même en 2017 à So Foot. Le footballeur se comparaît alors à son grand frère. "Je ne vous cache pas que, quand j'étais jeune, je faisais des bêtises et c'est ça qui m'a ralenti. Je n'étais pas sérieux. Je répondais au coach, je ne voulais plus aller à l'entraînement, je faisais des conneries à l'école. Serge n'a pas fait les mêmes conneries que moi", avait-il avoué.
Le Parisien a également recueilli le témoignage de Babacar Mbaye, président délégué de l'US Chantilly, où Christopher Aurier a fait un passage éclair. "Il avait l'air très correct avec ses coéquipiers mais on ne l'a pas beaucoup connu. On l'avait pris à la hâte et il nous a laissés en plan. On est restés sans nouvelles puis il s'est excusé en nous expliquant qu'il avait des soucis familiaux (NDLR : lié à sa mère) et devait rester à Toulouse. Dommage parce qu'il avait vraiment des qualités. On ne l'avait pas pris juste parce que c'était le frère de l'autre..."
Pour l'heure, Serge Aurier n'a toujours pas réagi à l'assassinat de son petit frère mais l'ancien joueur du PSG peut compter sur le soutien de son ancien coéquipier Layvin Kurzawa et sur celui de Kylian Mbappé.