Christy Mack a survécu aux coups dévastateurs de son ex-compagnon War Machine et a depuis longtemps, malgré les lourds dommages physiques et psychologiques, repris le cours de sa vie. Mais, plus de deux ans et demi après ce déchaînement de violence inouï, la star – désormais retraitée – du cinéma X, âgée de 25 ans, vient de vivre un moment important : son bourreau a été condamné.
Lundi 20 mars 2017, Jonathan Paul Koppenhaver, connu sous le délicat pseudonyme War Machine ("machine de guerre") dans l'univers des MMA (arts martiaux mixtes) et le monde pornographique, a été reconnu coupable de pas moins de 29 chefs d'accusation, parmi lesquels agression sexuelle (plusieurs chefs d'inculpation), voies de fait, mais aussi étranglement coercition, rapt, dissuasion de témoin... Âgé de 35 ans, l'ex-combattant échappe en revanche à une condamnation pour les deux chefs d'accusation les plus lourds, pour tentative de meurtre, le jury n'étant pas parvenu à un accord.
War Machine et ses avocats ont renoncé à négocier avec l'accusation une peine de réclusion comprise entre 18 et 40 ans d'emprisonnement ; la sentence sera connue au mois de juin.
Le 8 août 2014, l'homme faisait irruption au domicile de Christy Mack, son ancienne petite amie, à Las Vegas. L'accusant de le tromper, il commençait par passer sa colère sur un ami et associé de la jeune femme qui se trouvait là, Corey Thomas, le violentant pendant près de dix minutes avant de le mettre dehors en le menaçant pour le dissuader d'appeler la police, pour ensuite laisser libre cours à sa fureur sur la pornstar d'1,60 mètre : il la frappe, la traîne dans la salle de bain, la force à prendre une douche, la menace de la violer, la frappe encore et encore. Plus tard à l'hôpital, on lui trouvera 18 fractures, le nez broyé et des dents cassées, une côte brisée, une lésion au foie ou encore un hématome à la cuisse qui l'empêchera de marcher pendant plusieurs semaines. Elle finit par s'échapper et, dans un état pitoyable que le public a pu se représenter plus tard lorsqu'elle a publié sur les réseaux sociaux les images terribles de ses stigmates, alerter le voisinage. War Machine, de son côté, a été en cavale quelques jours, multipliant les tweets dérangeants et se posant en victime, avant d'être appréhendé le 15 août par les Marshals des États-Unis et la police de Simi Valley, puis écroué. Il n'avait par la suite exprimé aucun remords.
À l'énoncé du verdict lundi 20 mars, Christy Mack, révélation des AVN Awards (un peu les Oscars du cinéma pour adultes) 2014 érigée en icône de la lutte contre les violences domestiques, s'est empressée de partager sa satisfaction via Twitter : "Aujourd'hui, c'est une grande victoire pour moi ainsi que pour toutes les victimes de violences domestiques partout dans le monde. Je vous en prie, continuez à dénoncer ces faits et restez fortes !", s'est-elle félicitée dans un premier message. "Merci pour tout votre soutien au fil des ans, continuez à soutenir d'autres personnes dans des situations comparables et CROYEZ-les", a-t-elle ajouté. Elle a également retweeté un extrait des commentaires de son avocate à la presse sur ce même thème.
De manière navrante, il s'est encore trouvé des personnes pour se ranger du côté de War Machinek, à l'image de cet homme qui, l'accusant elle d'avoir provoqué son passage à tabac, a osé écrire : "J'avais une ex comme [Christy Mack], elle me poussait toujours à bout. Tu savais ce que tu faisais !" Courageusement, comme elle le fait depuis plus de deux ans, la vedette du porno a affronté ces messages, répondant en l'occurrence : "Je te suggère de te faire aider pour tes tendances abusives avant de tuer quelqu'un et de te retrouver à la place de Jon."