Placé en garde à vue mardi 17 décembre au matin, Claude Guéant a vu celle-ci être levée mardi soir. L'ancien directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy place Beauvau était entendu par les enquêteurs de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscale sur la complexe affaire des primes en liquide versées au ministère de l'Intérieur entre 2002 et 2004.
Tout au long de sa garde à vue, Claude Guéant "a rappelé qu'il s'était borné" à pallier "les insuffisances des dotations budgétaires des fonctionnaires", a déclaré son avocat Philippe Bouchez-El Ghozi dans des propos rapportés par l'AFP à la sortie des bureaux des services de police, à Nanterre. "Il n'est accusé de strictement rien et s'étonne de la façon dont il est régulièrement mis en cause", a ajouté l'avocat, précisant que Claude Guéant, ancien ministre de l'Intérieur sous la présidence de Nicolas Sarkozy, avait répondu "très complètement à la justice".
Un peu plus tôt dans la journée, c'est l'actuel directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, le préfet Michel Gaudin, directeur de la police nationale au moment des faits, qui était relâché. À l'époque, ce dernier était en charge de la gestion des fonds d'enquête qui auraient servi à alimenter en primes en liquide, à hauteur de 10 000 euros par mois, le cabinet du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy entre 2002 et 2004.
"Les mesures de garde à vue, dans le cadre desquelles les droits de la défense sont préservés, ont été prises au regard des nécessités de l'enquête préliminaire, qui se poursuit, concernant des suspicions de détournement de fonds publics, complicité et recel", a indiqué pour sa part le parquet de Paris.
En France, c'est la première fois que deux anciens responsables de la police de ce niveau sont entendus sous le régime de la garde à vue, précise l'AFP.
Rappelons que tous les protagonistes de cette affaire sont présumés innocents jusqu'au jugement définitif.