Et si le 7e Art n'avait jamais compté Claude Lelouch dans ses rangs ? Invité sur le plateau de l'émission C à vous, le lundi 25 mai 2020 sur France 5, le mythique réalisateur âgé de 82 ans a fait de poignantes confidences. Il a notamment évoqué sa tendre enfance et comment, grâce à sa mère, il a échappé aux camps de la mort.
L'animatrice Anne-Elisabeth Lemoine recevait Anne Sinclair pour la sortie de son livre intitulé La rafle des notables (Grasset), portant sur la déportation assez méconnue de 743 juifs français vers Compiègne, survenue bien avant la sordide rafle du Vel d'Hiv - plus de 13 000 arrestations en juillet 1942. Un récit tragique motivé par ses recherches sur la vie de son grand-père paternel Léonce Schwartz. A ses côtés, Claude Lelouch - invité pour parler de son film Le Grand Rendez-vous tourné à Monaco - a lui aussi évoqué cette sombre page de l'Histoire. Sous l'Occupation, le réalisateur né dans le 9e arrondissement de Paris a bien failli perdre la vie...
"Moi, j'ai connu l'Occupation. J'ai été recherché par la Gestapo avec ma mère donc c'est une période que je connais bien. Je suis un peu plus âgé que toutes les personnes qui sont autour de cette table donc j'ai vécu cette période. J'étais enfant, petit. J'ai échappé aux camps. Un soir, on a été arrêtés. On passait la ligne de démarcation [ils quittaient alors le Nord de la France, en zone occupée, NDLR] et on a demandé à ma mère ses papiers, qui étaient faux. Donc on a été arrêtés. On est descendus, et si ma mère n'avait pas eu l'intelligence extraordinaire de faire cadeau... d'enlever sa montre et de la donner au gars, je ne serais pas là ce soir avec vous. Elle a donné la montre et le gars nous a laissé remonter dans le train", a raconté Claude Lelouch.
Si Eugénie Lelouch, la mère de Claude, n'avait pas eu cette montre sur elle, alors le cinéma aurait vraisemblablement été privé du talent de ce réalisateur oscarisé pour le film culte Un homme et une femme en 1967.