Loin des problèmes de riches du PSG et de l'AS Monaco en ces temps de mercato, ou de la révolution Bielsa qui attire l'attention du côté de l'Olympique de Marseille, Claude Puel, comme la plupart des techniciens engagés en Ligue 1 cette saison, a préparé en toute discrétion le nouvel exercice avec l'OGC Nice, sa troisième saison à la tête des Aiglons, maintenus de justesse à l'issue du championnat 2013-2014 (17e). Le calme avant la tempête, avec quelques rafales tout de même...
Si le marché estival des transferts n'a été que peu mouvementé du côté du club azuréen, avec le départ du gardien David Ospina pour Arsenal (moyennant 3,5 millions d'euros, remplacé par Simon Pouplin) et le renfort du Marseillais Souleymane Diawara, l'ancien entraîneur du LOSC et de l'OL a dû faire face à une contrariété singulière. Papa de deux garçons qui ont suivi eux aussi la voie du football professionnel, il lui a fallu montrer au créneau pour défendre Grégoire, 22 ans, qui porte la tunique rouge et noir.
Après avoir fait ses armes au gré des missions de son père, à Monaco et à Lille, puis à Lyon, dont il est parti dans des conditions houleuses (il estimait être boycotté suite au départ tendu de son paternel), Grégoire Puel finissait par rejoindre fin 2012 à l'OGC Nice Claude, aux commandes de l'équipe première depuis quelques mois. Reconverti en latéral droit, il effectuait ses débuts en pro en février 2013, disputait huit rencontres cette saison-là, et décrochait même une convocation en équipe de France des moins de 20 ans.
Titulaire lors de la saison 2013-2014, Grégoire Puel était logiquement aligné contre le FC Barcelone le 2 août dernier, à l'occasion du dernier match de préparation des Aiglons. Si la rencontre, déséquilibrée sur le papier, s'est soldée par un match nul (1-1), c'est sous les sifflets que le jeune "défenseur", joueur offensif de formation, a quitté la pelouse à la 77e minute. Une humiliation qu'il avait déjà eu à vivre, critiqué sur ses performances en tant que défenseur, en fin de saison dernière à l'Allianz Riviera de Nice... Mais cette fois, Claude Puel s'est mis en colère, comme le quotidien L'Equipe le rapportait dans son édition du surlendemain (lundi 4 août), dans un article malicieusement intitulé "Papa outré" : "Ce sont des choses que je ne peux pas accepter et qui sont inacceptables. Je pense que si tout le monde le laisse un petit peu tranquille, qu'on le laisse s'exprimer, on aura un bon joueur. Il mérite ça. Ce n'est pas parce que c'est Grégoire, c'est parce qu'il mérite un peu de respect comme n'importe quel joueur, et surtout parce qu'il mérite autant sa chance que les autres", a jugé Claude Puel. "Mériter sa chance", "laisser s'exprimer", des arguments qui résonnent bizarrement avec le fait que Grégoire n'ait su convaincre aucun club malgré nombre d'essais avant d'atterrir à l'OGCN et avec l'entêtement de son père à le faire jouer derrière en dépit de ses qualités offensives...
L'Equipe constate par ailleurs que Claude Puel tient fermement le cap, n'ayant demandé aucun renfort au poste de latéral droit lors de l'intersaison, "persuadé que son fils aîné a les qualités pour s'imposer en L1". Autant dire que la pression est maximale pour le principal intéressé, qui sera scruté dès la reprise des débats, ce samedi contre Toulouse. Quant à son frère cadet, Paulin, 17 ans, qui a discrètement intégré le groupe pro des Aiglons comme attaquant, il a tout intérêt à bien observer la manière dont va évoluer la situation. Bon courage, les garçons.