Quelques semaines en arrière, en marge d'un concert privé au Studio SFR, Cocoon lâchait un pavé dans la mare, plus gros que la baleine Yum Yum dans son odyssée du trip-album initiatique Where the oceans end : "Marre de la mignonnitude !" (sic), s'exclamait le très charismatique et sacrément talentueux Mark Daumail (en pleine préparation, enfin, d'un album solo où il pourra laisser s'exprimer sa fougue), provoquant chez sa complice Morgane Imbeaud un de ces sourires silencieux qui en disent long sur leur complémentarité.
Et Mark, toujours déchaîné entre vision, spiritualité et humour à brûle-pourpoint, d'annoncer une vague de reprises (un des exercices préférés du duo) propres à casser les codes du groupe passé maître dans l'art du cocooning de tympans, histoire de corriger cette image qui leur colle à la peau. Impossible d'avoir la moindre confidence ni le moindre indice ce jour-là. Puis la sanction n'a pas tardé à tomber : et pan, c'est American Boy, bombe rythmique et sonore balancée par Estelle et Kanye West en 2008 et grammysée en 2009, qui passe à la Cocoon-machine !
Pour signer cette nouvelle relecture débarquée dans le sillage de sa cover d'Empire State of Mind et après de belles réussites comme Rehab, Don't cha ou Flume, le duo joue le renversement... jusque dans le clip concocté pour accompagner cette reprise parue sur la réédition de Where the oceans end et devenue single : Mark, avec les faux airs sexy-blasés d'un Adam Levine, récupère la partie chantée originellement par Estelle et se pâme à l'arrière d'une limousine, tandis que Morgane, toujours parfaite aux harmonies, joue les lascives fatales sur le cuir de la banquette, le tout en compagnie d'un singe (cousin simiesque du singe pochtron de Very Bad Trip 2 ?). A l'envers du booty-shake d'Estelle et du bling-bling de Kanye West dans leur clip... D'ailleurs, ne vous fiez pas à la limousine blanche : le clip de Cocoon est encore moins bling-bling qu'il n'y paraît, si vous le regardez jusqu'au bout...