La RATP n'apprécie décidément pas les visuels de Damien Saez... Trois ans après avoir censuré la pochette de l'album J'accuse, la régie publicitaire du métro a une nouvelle fois frappé en jugeant non-conforme celle de Miami, le nouvel effort du chanteur. "La RATP nous a expliqué qu'en tant que service public, elle devait avoir un devoir de neutralité, et ne pouvait pas choquer ses usagers", raconte Alan Gac, le responsable du label Cinq7, au magazine Écran Total, qui révèle l'affaire.
La RATP n'a pas été la seule choquée par la pochette de Damien Saez, où l'on peut voir une bible couvrir les fesses d'une femme portant une petite culotte. "Certains réseaux de vente ont aussi rajouté un sticker sur "Holy Bible" sur la pochette, pour ne gêner personne", poursuit Alan Gac. iTunes, la plate-forme de téléchargement d'Apple, s'est montrée également embarrassée par le visuel de Miami. "Les responsables américains d'iTunes nous ont proposé de faire une mise en avant de l'album, mais pour cela, il fallait changer la pochette. Nous avons refusé, mais il n'y aura aucune censure : l'image sera bien présente sur iTunes", ajoute-t-il.
Derrière cette deuxième censure, ce pose évidemment la question d'un éventuel coup marketing pour Damien Saez, un artiste absent de la scène médiatique mais habitué aux pochettes volontairement choquantes. "Je ne pense pas du tout, c'est un propos artistique, le but n'est pas de provoquer ou de heurter. Il suffit d'écouter l'album pour s'en rendre compte. Et puis nous n'avons pas du tout cherché à communiquer là-dessus", se défend Alan Gac, qui accepte pourtant de réagir sur l'affaire. Cinq7 va désormais devoir "trouver d'autres solutions" pour la promotion du disque, dont la sortie est prévue pour le lundi 18 mars.
La pochette de l'album J'accuse de Damien Saez, sorti en 2010, avait déjà été censurée par la RATP. Le visuel, une photo signée Jean-Baptiste Mondino, montrait une femme nue dans un caddie. Une pochette "dégradante pour l'image de la femme", selon la régie publicitaire du métro. "C'est quand même incroyable... des publicitaires portant le drapeau des droits de la femme", s'était à l'époque indigné le chanteur, qui doit une nouvelle fois être très en colère contre la RATP... ou secrètement ravi de pouvoir faire parler du disque.