Après avoir joué les précieuses au coeur pas de pierre, avec les albums Emeraude (2005) et Carmin (Prix Constantin 2007), Daphné, délicieusement femme, s'enivre d'exubérance romantique dans la ville des coeurs transis : Venise.
Continuant à dérouler les tons d'une féminité charnelle et poétique qu'elle tisse avec beaucoup d'âme, la chanteuse publiera le 7 février 2011 Bleu Venise (infos et dates de concert sur www.daphne.fr), un troisième album pensé comme un "doux rêve d'opium" qu'elle a entièrement imaginé, écrit et composé, et réalisé avec le concours de deux orfèvres : Larry Klein (Joni Mitchell, Mélodie Gardot, Madeleine Peyroux) à la réalisation et aux arrangements, et le grammysé Vince Mendoza (Robbie Williams, Björk, Elvis Costello) à la direction des cordes.
Celle qu'on a connue sublimement "insoumise" (un des anciens titres phares de Daphné réalisés par Benjamin Biolay) nous invitait à l'enivrement sensoriel dès le premier extrait de Bleu Venise, L'Homme à la peau musicale, un envoûtant rodéo poético-amoureux pour les besoins duquel elle déshabillait le séduisant François Vincentelli, pour des caresses mélodieuses et sensuelles à fleur de peau.
Après l'intimité de la chambre, extérieur jour. On suit désormais, avec le second extrait intitulé Portrait d'un vertige, les pérégrinations sentimentales de Daphné, "imbécile, triste et heureuse à la fois", dans la Cité des Doges, où elle traîne les vestiges-vertiges d'une histoire d'amour déçue :
"Je vis au bord d'un précipice/Les jours de vent c'est grand danger/Toi tu n'as pas su prendre le risque/Le risque d'aimer
T'as cru qu'il me fallait la Lune/Et d'un héros pour cavalier/Je m'en fous bien d'avoir la Lune et/Tarzan à mes pieds".
Une valse miroitante sur un piano abandonné qui résonne sur les canaux, le tremolo fuyant d'une mandoline : la mélancolie amoureuse de Daphné irradie une courte vidéo réalisée à Venise par Fernando Azevedo, un "voyage" de deux minutes en toute légèreté et exquise désuétude. Prémices du "long périple sur les moustaches de Dali", au milieu "des chats persans en chocolat, le tout sous les yeux de tigres de la nuit", que Daphné nous a promis pour Bleu Venise.
G.J.