La pop trippée et climatique a de beaux jours devant elle... C'est de concert avec le printemps que bourgeonne Flowers, un titre aussi tendre que les pétales, aussi doux que le vent tiède brassant les bras des cerisiers en fleurs, aussi envoûtant que le parfum des roses qui perfore la rosée, aussi collant que la sève vitale...
Le duo français Magic Pop Hotel est l'auteur de cette fulgurante frondaison, dont les jeunes racines (cela ne fait qu'un an que Carolyne Evan et Jean-Baptiste Ayoub jouent ensemble) trempent dans un océan de trip-hop, ce dont Flowers, premier extrait du Magic Pop Album à paraître le 24 mai prochain et véritable bouquet musical, atteste : ambient, downtempo, turntablism (utilisation des platines à vinyles), micro-habillages d'électronica...
Enveloppant la voix céleste de Carolyne Evan, qui, par sa plénitude et sa fragilité à fleur de peau, s'inscrit dans le sillage laissé, entre beaucoup d'autres, par celles de Beth Gibbons (Portishead) ou Juliette Paquereau (Diving with Andy), chacun entendra des familiarités selon ses affinités existantes : un couple nappes de violons/percussions soft downtempo digne de Air et de la BO de Virgin Suicides, un duo arpèges de cordes pincées/accords dosés de piano en filiation de Massive Attack (Teardrop), une structure à mouvements pouvant évoquer Hooverphonic et une protase musicale qu'on retrouve volontiers chez Archive... Une atmosphère qui a notamment séduit la marque New Look, dont Flowers est devenu hymne de campagne.
Sur le Magic Pop Album, le règne de l'onirisme s'emparera d'objets multiples, de la perte de repères (Into the wild) à la belle chimère (Magical Garden), de l'amour déçu (Part of my life) à l'amour fou (How deep is my love)...
Mais comme l'unique réponse à l'évanescence du beau est le carpe diem, cueillez dès aujourd'hui le clip de Flowers, où émerge de la neige montréalaise, devant la caméra de Laurent Rabatel, une nouvelle voie/x du trip-hop français.
Guillaume Joffroy