Alors que l'on pouvait penser que Les Petits Mouchoirs de Guillaume Canet - plus gros succès français de l'année et deuxième au box-office national en 2010 - était le film français le plus rentable de l'année écoulée grâce à ses 5,3 millions d'entrées, c'est un autre film - un succès surprise ! - qui, grâce à son faible coût de production s'empare de la première place de ce classement (établi en mettant en rapport les recettes des films en salles et leur budget).
C'est Des Hommes et des Dieux (voir la bande-annonce ci-dessus), le film de Xavier Beauvois avec Lambert Wilson et Michael Lonsdale inspiré librement de la vie des Moines Cisterciens de Tibhirine en Algérie de 1993 jusqu'à leur enlèvement en 1996, qui se hisse en haut de ce classement dressé par Le Film Français.
Ce magnifique long métrage, onze fois nominé aux César (dont la cérémonie se tiendra le 25 février) et qui a remporté le Grand Prix du Jury au Festival de Cannes 2010, a attiré 3,2 millions de spectateurs entre sa sortie le 8 septembre 2010 et le 2 février 2011 pour un budget de 4 millions d'euros. Le taux de rentabilité calculé est donc de 229%.
A la deuxième position, nous retrouvons L'Arnacoeur de Pascal Chaumeil avec Romain Duris et Vanessa Paradis. Produit pour 9,7 millions d'euros, cette comédie romantique a attiré 3,7 millions de spectateurs dans les salles, pour un taux de rentabilité de 113%.
Le podium est complété par le succulent Mammuth (Prix Henri-Jeanson 2010), de Benoît Delépine et Gustave Kervern, avec Gérard Depardieu et Yolande Moreau, qui a séduit 900 000 spectateurs pour un mini-budget de 2,5 millions d'euros, avec un taux de rentabilité de 100%.
Le magazine spécialisé remarque que ce sont les trois seuls films qui "peuvent se prévaloir d'avoir amorti leur coût de production en 2010" directement avec leurs entrées dans les salles françaises.
Pour l'anecdote, Les Petits Mouchoirs a donc fait 5,3 millions d'entrées, mais a coûté 17 millions d'euros, pour un taux de rentabilité qui ne s'élève donc qu'à 88%. Notons que cela ne concerne que les revenus sur les entrées France, car inutile de dire qu'avec les ventes à l'étranger, les ventes vidéo et les ventes télé, le film a et va continuer à rapporter beaucoup d'argent.
En toute fin de peloton, nous retrouvons l'un des flops de l'année malgré un buzz-polémique qui a fortement médiatisé le film : Hors-la-loi. Le film de Rachid Bouchareb au budget très confortable de 20 millions d'euros n'a déplacé que 380 000 curieux pour un taux de rentabilité de 6%. Celui-là, par contre, a été un vrai gouffre financier...
La rédaction du Film Français a poussé un peu plus loin son concept, puisque sur la décennie (2001-2010), c'est le méga-succès de Dany Boon, Bienvenue chez les Ch'tis, qui reste indétrônable avec un taux de rentabilité de 565%, le film ayant coûté 10 millions d'euros et rameuté plus de 20 millions de Français dans les salles.
Adam Ikx