Pour la justice, c'est une certitude : Delphine Jubillar, née Aussaguel, est décédée. Sans corps, ni scène de crime, les enquêteurs ont longuement étudié les subtilités du couple Jubillar et le comportement de Cédric, aujourd'hui mis en examen pour "meurtre par conjoint". Dans un long article, Le Parisien revient sur les éléments ayant conduit à l'inculpation du plaquiste de 33 ans ainsi que ceux témoignant de la mort de son ancienne compagne.
"Il existe d'abord des indices graves ou concordants permettant de penser que Delphine Jubillar est morte, bien que son cadavre n'ait pas été retrouvé et qu'aucune scène de crime n'ait encore été identifiée. L'absence de trace de sang relevée par la défense n'exclut pas d'autres manières de donner la mort", estimaient la présidente de la chambre de l'instruction et ses deux conseillères le 8 juillet dernier, lorsqu'elles rejetaient la remise en liberté de Cédric Jubillar. "Il existe des indices graves ou concordants rendant vraisemblable que Cédric Jubillar ait participé comme auteur à la commission du meurtre de son épouse ", indiquaient-elles après avoir invalidé toutes les autres thèses, comme celles d'une disparition volontaire, d'un suicide, d'un accident ou d'une mauvaise rencontre.
Pendant les sept mois d'enquête, les gendarmes ont recueilli les témoignages de plusieurs proches de Cédric Jubillar. Tous avaient recueilli les menaces du père de famille. "Si Delphine me quitte un jour ou si elle trouve quelqu'un, je serais capable de la tuer", a-t-il confié à un ami au cours de l'été de leur séparation. "Ça ne se passe pas bien, j'ai envie de la tuer", disait-il à un ami, trois jours avant la disparition de Delphine Jubillar. "Elle m'énerve. Je vais la tuer, l'enterrer et personne ne la retrouvera", lâchait-il par téléphone, avec sa mère Nadine au bout du fil. "Je suis mitigée. Si elle a voulu lui donner une leçon, elle a bien joué. Mais si ce n'est pas ça, j'espère juste que mon fils ne lui a rien fait", s'inquiétait-elle en garde à vue.
Malgré des mois d'enquête et de fouilles - menées tous les jeudis par les amies de Delphine -, le corps de l'infirmière de 33 ans n'a toujours pas été retrouvé. Cédric Jubillar, représenté par trois avocats pénalistes, continue de clamer son innocence. Il reste présumé innocent des faits reprochés jusqu'à la fermeture du dossier.