Sans scène de crime, ni corps, les éléments de l'affaire Jubillar à analyser ne sont que peu nombreux. Si les proches de Delphine Jubillar, née Aussaguel, la cherchent toujours lors des battues organisées tous les jeudis, les experts ont porté une attention toute particulière à la maison de l'infirmière de 33 ans.
Elle habitait un pavillon encore en construction dans la commune tarnaise de Cagnac-les-Mines avec son époux, Cédric Jubillar, dont elle essayait de divorcer. Aujourd'hui, cet artistan-plaquiste est toujours incarcéré pour "homicide par conjoint". Il est le seul suspect dans la disparition de son épouse. La maison du couple est un élément capital dans cette affaire. D'abord, elle est l'une des motivations du divorce du couple.
Ce désordre ne lui ressemblait pas
L'état intérieur de la maison, à 48 heures de la disparition de Delphine Jubillar, avait également perturbé l'une des amies de l'infirmière, venue rendre visite à ses enfants de 2 et 6 ans. "Delphine était très ordonnée et avait l'habitude de bien tenir sa maison. Ce désordre ne lui ressemblait pas. Au cours de la conversation, j'ai demandé à Cédric si Delphine n'était pas partie avec quelqu'un, une connaissance, un copain ? J'ignorais à ce moment-là leur projet de séparation. Cédric m'a répondu qu'elle n'avait pas d'amant, pas à sa connaissance. Rétrospectivement, je sais qu'il m'a menti puisqu'il était au courant", expliquait cette amie au Parisien.
L'un des trois avocats pénalistes de Cédric Jubillar avait déjà donné un élément de réponse sur ce point. "Ils sont bordéliques, et alors ? Ce sont des gens qui ne roulent pas sur l'or, ils n'avaient pas les moyens de se payer un architecte pour terminer leur maison", s'agaçait-il dans Le Point. La nouvelle compagne du plaquiste, Séverine avait même salué sa propreté dans la presse et révélé l'une de ses étranges propositions. "Il voulait aménager une chambre pour mon fils. Pour que l'on s'installe tous sous le même toit. Moi, j'avoue, cela me semblait difficile de m'installer durablement dans cette maison où Delphine avait vécu", regrettait-elle.
C'est dans cette maison que leur fils de 6 ans dit avoir entendu une violente dispute éclater entre ses parents, comme les voisins ce soir-là d'ailleurs. C'est entre ses murs que les gendarmes avaient vu Cédric Jubillar pour la première fois, une machine de couette lancée. Pour l'heure, le plaquiste continue de clamer son innocence. Ses avocats demandent à ce que d'autres pistes soient approfondies.