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Dans cette affaire, il n'y a ni scène de crime, ni corps et (presque) pas de témoin direct. Dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, Delphine Jubillar disparaissait sans laisser de trace. D'après son époux - dont elle était en instance de divorce - elle serait partie promener leurs chiens aux alentours de 23 heures dans le froid de la nuit, en plein couvre-feu, vêtue d'une doudoune blanche.
Les chiens seraient ensuite revenus d'eux-mêmes au domicile. Toujours selon la version de Cédric Jubillar, il se serait rendu compte de l'absence de son ex-conjointe lorsque sa fille de 2 ans s'est réveillée en pleurs, à 4 heures du matin. C'est là que le plaquiste a contacté les proches de Delphine Jubillar, puis les forces de l'ordre. Depuis l'inculpation de Cédric Jubillar pour "homicide volontaire par conjoint" et son placement en détention provisoire, quelques éléments du dossier ont fuité dans la presse. On en sait désormais un peu plus sur cette nuit de décembre.
Des cris stridents et des chiens qui aboient
Les deux enfants de Cédric et Delphine Jubillar dormaient dans cette maison encore en construction de Cagnac-les-Mines (Tarn).
L'aîné, un garçon âgé de 6 ans, a été questionné par les enquêteurs. Il dit avoir entendu "une violente dispute" éclater entre ses parents,- alors qu'il ne l'avait pas dit dans sa première audition - aux alentours de 23 heures, comme l'annonçait le procureur de la République de Toulouse en conférence de presse. De plus, le garçonnet se rappelle avoir dévoilé un "
secret" à son père : le fait que
sa maman a retrouvé l'amour avec un autre homme.Une version des faits qui colle avec celles des voisines du couple Jubillar. Deux voisines disent avoir entendu, dès 23h07, "des cris stridents et de détresse qui les ont interpellées avant de s'arrêter dans la nuit". Ce soir-là, elles disent aussi avoir entendu les chiens aboyer "très bruyamment".
Le nouveau compagnon de Delphine Jubillar, "l'amant", a également expliqué aux enquêteurs avoir reçu une photo de l'infirmière peu avant 23 heures. Elle était "en tenue de nuit", douchée et "prête à aller au lit" d'après son témoignage.
Une machine de couette en plein milieu de la nuit
Les autres éléments de cette soirée sont apportés par les gendarmes, arrivés sur les lieux après 4 heures du matin. A ce moment-là, Cédric Jubillar avait lancé une machine : il lavait la couette du lit conjugal, qui aurait été tachée par les chiens, d'après sa version. Une habitude jugée "inhabituelle" par le procureur, qui a lancé des analyses du siphon de la machine à laver.
De plus, les gendarmes ont retrouvé
la voiture de l'infirmière d'Albi mal garée, contrairement à son habitude. "
La voiture de Delphine Jubillar n'était pas garée dans le bon sens, celle-ci la garait toujours en marche arrière, prête à partir pour le lendemain", a précisé le procureur. Cette voiture a elle-même été fouillée par les enquêteurs. "
Le véhicule a été fouillé par les gendarmes. Côté conducteur, la fenêtre est ouverte et il y a une présence de condensation dans la voiture. Un expert a établi que cette condensation était due à une présence humaine", a indiqué le procureur lors de sa conférence de presse de juin dernier. Autant d'éléments
"concordants" qui ont motivé l'inculpation de Cédric Jubillar.
Après analyses, les enquêteurs ont découvert des traces de sang de Delphine Jubillar sur un pyjama appartenant à Cédric. Du sperme a aussi été relevé sur le vêtement. De son côté, la défense assure que ces traces correspondraient plus à "un rapport sexuel qu'à un crime". Depuis, Cédric Jubillar continue de clamer son innocence. Ses avocats insistent pour que d'autres pistes soient explorées.