Les choses ne vont pas s'arranger pour Denis Baupin, député Europe Écologie Les Verts et ex vice-président de l'Assemblée nationale, qui a démissionné de cette fonction en mai dernier à la suite des révélations de faits supposés d'agressions et de harcèlement sexuels. Il est désormais visé par une quatrième plainte.
C'est une fois encore France Inter et Médiapart qui font témoigner une nouvelle accusatrice, Véronique Haché, ex-conseillère municipale des transports de la ville de Paris et actuelle directrice du service Autolib'. Cette dernière a ainsi révélé avoir déposé plainte contre Denis Baupin en juin dernier, pour des faits qui se seraient déroulés en 2004. Même si les faits en question sont prescrits aux yeux de la loi, elle déclare : "Ce n'est pas à moi de m'autocensurer." Son témoignage est déjà le quatorzième dans cette affaire, et sa plainte est la quatrième enregistrée par la justice. Sandrine Rousseau (porte-parole de EELV), Elen Debost (adjointe à la mairie du Mans) et Isabelle Attard (députée du Calvados, ex EELV), qui étaient parmi les premières à s'être publiquement exprimées, ont toutes déposé plainte jeudi 2 juin 2016 après avoir été entendues par la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).
Véronique Haché, qui à l'époque était conseillère Transports de l'ancien maire de Paris Bertrand Delanoë et devait travailler avec Denis Baupin sur ce dossier, a relaté que les faits se seraient passés un jour de juillet, dans son bureau. Elle affirme que l'élu lui aurait proposé "à plusieurs reprises d'avoir une relation sexuelle." Si elle n'en avait parlé à personne, la ligne de défense de Denis Baupin depuis le début de cette affaire l'a mise en rage puisqu'il nie les faits et affirme qu'il s'agit de libertinage et de jeux de séduction. "Le sujet du libertinage, c'est une façon de renvoyer aux femmes une image d'elles négative, sur le thème 'tu n'es pas assez intelligente pour comprendre ce que je veux faire'... On m'a demandé de prendre conscience des conséquences de mon témoignage. On renvoie toujours aux femmes la responsabilité de la prise de parole. Je pense que le vrai sujet aujourd'hui, c'est de savoir quels sont les outils qui sont mis à la disposition des femmes pour qu'elles puissent parler. Je crois qu'il faut y aller, qu'on se serre les coudes et que l'on réclame les dispositifs qui nous permettent de témoigner", a-t-elle déclaré.
Denis Baupin, entendu par la police, est visé que par une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris et confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). La suite peut donner lieu soit à un renvoi en correctionnelle, soit à l'ouverture d'une information judiciaire, soit enfin à un classement sans suite.
Rappelons que Denis Baupin, époux de la ministre du Logement Emmanuelle Cosse, reste innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'à une éventuelle ouverture d'une information judiciaire et un jugement définitif de ce dossier.
Thomas Montet