A 56 ans, Denzel Washington peut se targuer d'une belle collection de rôles marquants au grand écran, d'un charisme intact et d'un statut de tête d'affiche bankable qui lui garantit de recevoir des projets attractifs : aussi le retrouvera-t-on dans les salles obscures, après Unstoppable, dès début 2012 à l'affiche du thriller haletant Safe House, de Daniel Espinoza avec notamment Ryan Reynolds, narrant le transfert périlleux des détenus d'un centre pénitentiaire d'Afrique du Sud détruit par des rebelles, puis dans la très attendue adaptation du roman de Robert Ludlum Le Cercle bleu des Matarese, par David Cronenberg et avec Tom Cruise.
Mais le comédien n'oublie pas d'où il vient. Ses débuts, comme beaucoup, il les a faits sur les planches. Et c'est à l'université catholique Fordham, à New York, où il joua au basket, fut diplômé de théâtre et de journalisme et décida, après un semestre sabbatique, de se lancer dans une carrière d'acteur, que tout commença, à la fin des années 1970. Denzel Washington s'en souvient très bien, et c'est pour cette raison qu'il vient d'effectuer un don colossal au profit de l'établissement où naquit sa vocation : 2,25 millions de dollars (1,7 million d'euros) !
Une somme rondelette allouée spécifiquement au département de théâtre, dont 25 000 dollars sont réservés, sous forme de bourse, à un élève particulièrement méritant de cette spécialité. Le reste est dédié à la création d'une chaire de théâtre étrennée par l'actrice de Broadway et e télévision Phylicia Rashad : "J'ai voulu créer le Denzel Washington Endowed Scholarship and Chair in Theatre à Fordham dans le but d'offrir à la prochaine génération d'étudiants des influences positives. Phylicia Rashad, en tant que titulaire inaugurale de la chaire, mettra tout son soin, sa passion et ses coups de pouce pour aider les étudiants à aller là où ils sont censés aller."
On reconnaît là le mode de pensée de ce fervent chrétien qui confia avoir échappé à la rue et à la grande délinquance, contrairement à ses copains d'enfance, grâce à l'éducation (lorsque ses parents l'envoyèrent en école militaire). Des années plus tard, Denzel Washington commençait à brûler les planches dans L'Empereur Jones d'Eugene O'Neill et Othello de Shakespeare. Diplômé, il obtenait une bourse pour continuer à l'American Conservatory Theatre de San Francisco, et un an plus tard, il revenait à New York pour lancer sa carrière.
Denzel Washington a effectué en 2005 un retour très remarqué au théâtre : après quinze années d'absence (son dernier rôle était alors Richard III, en 1990), il incarnait Brutus dans Jules Cesar, de Shakespeare, sur Broadway, faisant salle comble. Un retour de flamme qui se confirma par la suite, lorsqu'il se vit décerner en juin 2010 un Tony Award (récompenses théâtrales américaines) pour sa prestation dans la pièce Fences.