Réactualisation : La Chambre nationale des huissiers de justice, qui estimait que l'affiche de Dernier étage, gauche, gauche (sorti mercredi au cinéma), portait atteinte à l'intégrité physique des huissiers, a été déboutée aujourd'hui par un magistrat parisien.
Selon l'AFP, elle réclamait l'interdiction des 727 affiches placardées dans le métro, ainsi que l'insertion d'une mention dans le générique du film selon laquelle il n'existait dans l'affiche aucune incitation à la violence.
Juste après l'assignation en justice, les affiches ont été normalement retirées, non pas à cause de l'attaque dont a été victime la production, mais simplement car la campagne publicitaire dans le métro n'était prévue que du 10 au 16 novembre.
Il ne restait donc qu'une requête : la demande concernant le générique. Aujourd'hui, le tribunal de grande instance de Paris a considéré que le film se présentait "comme une comédie et non comme un drame". A ce titre, il n'existe pas de "trouble illicite à l'ordre public", a-t-il déclaré dans son ordonnance. Dont acte.
Le 15 novembre à 18h51 : Alors que sortira mercredi 17 novembre Dernier étage gauche gauche, réalisé par Angelo Cianci, une mauvaise nouvelle vient entacher la diffusion attendue du long métrage. La société de distribution et de production viennent d'être attaquées pour "atteinte à l'intégrité physique des Huissiers de Justice". L'offense pour les membres de cette profession décriée ? L'affiche du film, qui représente l'acteur Hippolyte Girardot bâillonné dans une baignoire, et la phrase qui accompagne la photographie, à savoir "Cité Villon, on sait recevoir les Huissiers".
Voici le communiqué rédigé par la production très étonnée de son assignation :
"A sa très grande stupéfaction, la société de distribution MEMENTO FILMS DISTRIBUTION a été assignée en référé avec les sociétés de production TU VAS VOIR et KASSO PRODUCTIONS INC, par la Chambre Nationale Des Huissiers de Justice au motif que l'affiche de la comédie "DERNIER ETAGE GAUCHE GAUCHE", dont la sortie est prévue ce mercredi 17 novembre, porte atteinte à l'intégrité physique des Huissiers de Justice.
Selon la Chambre Nationale Des Huissiers de Justice, il est clair au premier coup d'oeil que le personnage représenté par Hippolyte Girardot la bouche bâillonnée, allongé dans une baignoire est celui d'un Huissier de Justice, et qu'il s'agirait de la façon dont il convient de recevoir tout Huissier de Justice, en portant atteinte à son intégrité physique.
Toujours selon la Chambre Nationale Des huissiers de Justice, les Huissiers de Justice souffrent d'une image dégradée et le sous-titre "Cité Villon, on sait recevoir les Huissiers" sous la photographie de cet homme bâillonné est d'une extrême gravité qui légitime la façon dont il faut recevoir les Huissiers de Justice. Ce sous-titre et cette photographie constituent, pour La Chambre Nationale des Huissiers De Justice, un trouble manifestement illicite qu'il convient de faire cesser immédiatement.
La Chambre Nationale des Huissiers de Justice, réclame aux sociétés TU VAS VOIR, KASSO INC PRODUCTIONS, et MEMENTO FILMS DISTRIBTION, le retrait immédiat des affiches du film sur tout support existant ainsi que le paiement de la somme forfaitaire de 10 000€ au titre de l'article 700 du Code de Procédure Civile.
Le distributeur s'insurge bien sûr contre cette attaque à sa liberté d'expression et la juge par ailleurs totalement infondée."
Après les embrouilles autour des affiches de Coco avant Chanel, de Gainsbourg (vie héroïque), et de l'exposition de Jacques Tati - qui n'avaient pu être placardées car les protagonistes représentés fumaient une cigarette -, voilà une fois de plus une demande de censure étonnante dans notre beau et libre pays.
En attendant la suite de l'affaire, nous vous proposons ci-dessus la bande-annonce du long métrage, qui raconte la prise en otage d'un huissier par un père démuni et son fils, au septième étage de leur tour HLM...