Que ce soit sur ou en dehors d'un terrain de foot, Diego Maradona n'a jamais fait les choses à moitié. Considéré comme un des meilleurs sinon le meilleur joueur de tous les temps, El Pibe de Oro est aussi célèbre pour ses buts d'anthologies que pour ses nombreuses frasques et notamment son addiction à la drogue qui lui a valu une fin de carrière indigne de son statut et failli sifflé la fin de sa vie. Un match contre la drogue qu'il dit aujourd'hui avoir remporté depuis bientôt 10 ans, mais qui l'a fait passé, lui et ses proches, par des moments des plus douloureux, comme il le raconte aujourd'hui journal italien La Gazetta dello Sport.
Tout sourire, le teint doré et plein de bonhomie dans son costume bleu marine parfaitement taillé, Diego Maradona avait tout d'un homme heureux. Présent à Milan pour une conférence de presse dans les locaux du journal italien, qui édite une collection de DVD sur sa carrière, El Pibe de Oro n'avait en tout cas plus rien de l'homme obèse et mal rasé que l'on pouvait voir régulièrement à la fin des années 90 et au début des années 2000, lorsque l'Argentin luttait contre ses problèmes de drogue au point de se retrouver entre la vie et la mort en 2007. Une période de sa vie loin de faire sa fierté mais que l'ancien génie de l'Albiceleste assume totalement. "J'ai fait pleurer mes filles (Dalma (26 ans) et Giannina (24 ans), ndlr) et la compagne de ma vie qui est Claudia (son ex-épouse, entre 1984 et 2004, ndlr). J'ai fait du mal à beaucoup de gens. Mais je n'ai emmené personne avec moi. Tout le mal que je me suis fait, je me le suis fait tout seul", raconte-t-il.
Fier d'avoir vaincu la drogue, Diego Maradona profite de son aura et de son statut de dieu vivant du football pour adresser un message aux jeunes du monde entier. "Je veux dire aux enfants qu'ils ne touchent pas à la drogue. C'est une addiction trop moche. Dans 4 mois, je fêterai mes 10 ans sans prendre de drogues", lance l'heureux compagnon de la jeune Rocia Oliva, présente avec lui à Milan et le récent papa de son quatrième enfant Diego Fernando, fruit de sa relation passée avec Veronica Ojeda.
Un séjour milanais toutefois quelques gâché avec la réapparition d'une ancienne affaire embarassante pour Diego Maradona. L'ambassadeur sportif des Emirats arabes unis qui dit être aujourd'hui heureux à Dubaï, en "homme normal" pouvant "aller au supermarché et vivre", a vu des fonctionnaires du fisc italien lui remettre une mise en demeure de sa dette de 39 millions d'euros d'impôts, du temps où il jouait à Naples (1984-1991). Une mise en demeure signée par le champion du monde 86, qui pourrait permettre au fisc de saisir des sommes éventuellement touchées par l'Argentin reçu à Milan par la Gazzetta dello sport.
Cette affaire ancienne, toujours pas résolue, avait entraînée la condamnation en 2005 de Diego Maradona, sommé de verser 37,2 millions d'euros, dont 23,5 d'intérêts pour fraude fiscale, par la Cour de Cassation. Sauf que la justice italienne avait décidé le 3 novembre 2011 de reprendre à zéro le procès pour des erreurs de procédure, alors que le fisc avait assuré que Maradona lui devait toujours cet argent. "Je ne suis pas un fraudeur du fisc, s'était défendu Maradona en 2012. Je jouais au foot et on signait à ma place", avait-il assuré lors de son retour en Italie après 20 ans d'absence à cause de ce conflit judiciaire. Un an plus tard, le 10 janvier 2013, une sentence de la Commission tributaire de la Province de Naples, rendue définitive par absence d'appel, a depuis rendu inadmissible tout recours de Maradona.
Diego Maradona ne comprend tout de même pas ce qu'il semble vivre comme un acharnement avec cette mise en demeure. "Je suis persécuté au pays des impôts", a-t-il déclaré. "J'ai seulement offert de l'amour aux gens et du spectacle sans jamais faire de mal à personne, mais en subissant des méchancetés. Voilà la seule vérité, que bientôt tout le monde pourra lire dans le livre que je vais publier dans le monde entier", prévient-il. Et comme souvent, cela risque de faire des étincelles...