Où se trouve Emile, 2 ans et demi ? C'est la question que se pose la France entière depuis ce week-end. Tout a commencé samedi 8 juillet 2023 en fin d'après-midi quand ses grands-parents, qui en avaient la garde durant cette période estivale, ont signalé aux autorités sa disparition alors qu'ils chargeaient leur véhicule. La machine s'est alors mise en marche : les gendarmes s'affairent sur le terrain, proches et voisins apportent toutes les informations possibles, certaines suscitant des polémiques car dévoilées par des témoins a posteriori de l'alerte. Les bénévoles affluent aussi pour apporter leur aide, tandis que les chiens sont sur le terrain, tout comme les caméras thermiques et hélicoptères. Malheureusement, à plus de 60 heures au compteur, le préfet du département, Marc Chappuis, n'a pas caché son émotion pour dire qu'aucune trace n'a été découverte depuis. Une nouvelle stratégie est mise en place, ce qui soulève une nouvelle question : pourquoi n'a-t-elle pas été mise en place avant ?
Un appel à témoins est toujours en vigueur avec la photo de l'enfant, un blondinet aux yeux marrons, d'une taille de 90 cm, portant un haut jaune, un short blanc et des chaussures de randonnée. Plus de 500 appels ont été reçus, mais beaucoup pour proposer de l'aide pour les recherches, ont indiqué les responsables. Une implication louable mais qui n'a pas été couronnée de succès. Sur BFMTV, on apprend qu'il y a eu plus de 200 personnes pour les recherches, mais trop de monde sur certains endroits. Une méthode qui s'est avérée "contre-productive", entend-on sur la chaîne d'info en continu, alors que les heures passent.
Un dispositif de recherche "plus ciblé" et "sélectif" est donc mis en place ce 11 juillet 2023 pour tenter de retrouver le petit Emile, disparu dans un hameau des Alpes-de-Haute-Provence, après l'arrêt des battues infructueuses. "Les recherches se poursuivront (mardi) mais nous allons adapter le dispositif pour qu'il soit plus ciblé et sélectif", a expliqué lundi en fin d'après-midi le préfet du département lors d'un point presse au Vernet, village de 125 habitants au nord de Digne-les-bains. "Concrètement, on arrête les battues", pour déployer des "moyens spécialisés à la recherche de traces et d'indices", les recherches déjà menées n'ayant pas permis de repérer le garçonnet dans le périmètre initial de 5 kms autour du hameau du Haut-Vernet et ses 25 habitants, là où le bambin a disparu, à quelque 2 kilomètres au-dessus du village du Vernet lui-même, a ajouté le préfet.
A partir de ce mardi 11 juillet, "le site sera fermé à toute personne étrangère au bourg", a complété le procureur de la République de Digne-les-Bains, Rémy Avon, selon lequel "toutes les hypothèses restent d'actualité, aucune n'est privilégiée et aucune n'est exclue". Il n'y a pas "de nouveaux éléments susceptibles d'expliquer la disparition du petit Emile", en dépit de "nombreuses auditions de témoins", a ajouté le magistrat, précisant que toutes les maisons du hameau, hormis deux abandonnées, avaient été fouillées puis marquées par un macaron de façade pour ne pas faire perdre de temps aux gendarmes. De nombreux chiens sont sur place, des pisteurs, questeurs et des Saint-Hubert, particulièrement efficaces.
Emile, issu d'une famille de randonneurs habitués des lieux, a disparu dans une zone montagneuse et escarpée, parsemée de petits cours d'eau mais dans une vigilance canicule. Le risque premier est celui de la désydratation. S'il s'est perdu, il aurait déjà passé trois nuits et deux journées seul, sans boire ni manger. Le village du Vernet est situé à 1 200 mètres d'altitude, dans le massif des Trois Evêchés, là où un Airbus A320 de la Germanwings s'était écrasé en 2015.
Pour l'instant "aucun élément ne caractérise une infraction pénale susceptible d'être à l'origine de cette disparition", a-t-il ajouté, expliquant que les investigations allaient se poursuivre, notamment sur la base des témoignages, et que la téléphonie serait également exploitée.