Les vacances d'été viennent de démarrer et devraient être sous le signe des retrouvailles familiales et de l'amusement, mais dans un village des Alpes-de-Haute-Provence, l'angoisse ne fait que grandir depuis la disparition d'un enfant de 2 ans et demi, prénommé Emile qui a échappé un instant à la disparition de ses grands parents alors qu'ils chargeaient la voiture. Elle a été signalée directement par sa famille dans l'après-midi du samedi 8 juillet 2023. Aucune hypothèse n'est privilégiée et rien ne permet pour l'heure de parler d'un accident ou d'un enlèvement. Une enquête judiciaire en "recherche des causes de disparition inquiétante" a été ouverte. Autorités, proches, voisins et anonymes passent la zone au peigne fin dans l'espoir de retrouver le garçonnet blond dont la photo avec un joli pissenlit se répand dans les médias. Près de 100 personnes samedi et 200 dimanche avaient participé aux recherches de l'enfant, indique l'AFP.
Le petit garçon jouait dans le jardin de la maison de ses grands-parents au Vernet, un village de 125 habitants, quand il a disparu samedi vers 18h, dans un secteur dont les alentours sont escarpés, rappelle l'AFP. Selon de premiers éléments ressortant de deux témoignages, l'enfant a quitté "le lieu de résidence de ses grands-parents" et a été vu "dans une rue descendante par deux personnes. C'est là que nous perdons ensuite sa trace", a indiqué dimanche le procureur de la République de Digne-les-Bains Rémy Avon, lors d'une conférence de presse au Vernet. "Les recherches ont porté sur un périmètre de cinq kilomètres autour de la maison des grands-parents", a ajouté le préfet des Alpes-de-Haute-Provence, Marc Chappuis, également présent. Le procureur a précisé qu'il n'y avait "pas d'indice" à ce stade permettant de pointer la piste d'un enlèvement.
"Pour l'instant, nous avons eu quelques marquages (par des chiens des équipes cynophiles, précise l'AFP) qui donnent lieu à vérification, mais c'est un élément relatif puisque c'est l'odorat des chiens et que nous sommes en milieu rural, en milieu montagnard, et qu'il peut y avoir des éléments parasitants", a relativisé le magistrat. "Des visites domiciliaires (dans le hameau) ont été effectuées, elles n'ont pas donné d'élément probant dans un sens ou un autre", a-t-il également relevé. Un appel à témoins a été lancé. "Si les recherches n'aboutissent pas, nous reconduirons le dispositif toute la journée de demain, avec des moyens nouveaux qui, notamment, nous seront apportés par les départements voisins", a ajouté le préfet. Les premières 48 heures qui sont "cruciales pour pouvoir optimiser nos chances" de le retrouver, "ce qu'ont donné les recherches". "Et nous ajusterons le dispositif", a-t-il relevé. Hélicoptère de la gendarmerie et des drones à détection thermique sont déjà dans le ciel alors que sonnent les plus de 36h de recherches désormais.
Le procureur de Digne Rémy Avon a appelé à la collaboration de toutes les personnes qui ont été dans la zone et ont pu voir un enfant. "La famille a été entendue", tout comme "certains proches voisins" et "des gens du village", a-t-il déclaré, inscrivant cela dans des démarches classiques de recherches. Il a appuyé sur la détresse de la famille : "les parents sont dans l'émotion et l'inquiétude, nous les avons rencontrés et leurs proches sont déjà très aidants." Sur BFMTV, le maire du village, François Balique, qui connaît bien les grands-parents qui vivent depuis une vingtaine d'années dans la commune, a précisé que c'est une famille de marcheurs et a expliqué que l'idée d'une petite fugue avait fait surface, mais le temps passant, cette thèse se fragilise. Deux témoins qui auraient aperçu l'enfant n'ont pas donné l'alerte, pensant dans un premier temps à une situation banale d'enfant qui joue près des maisons.
L'espoir demeure, même si les heures qui passent augmentent l'angoisse. "Avec des températures de 12 à 13° dans la nuit, les conditions météo étaient plutôt clémentes", lit-on dans Le Parisien. La difficulté vient du terrain avec de "nombreux reliefs, des rivières, des zones boisées". "On connaît la région, c'est très escarpé et dangereux pour un petit comme lui. Dans la montagne, on peut se perdre facilement. On reviendra demain s'il le faut, mais j'espère qu'on l'aura retrouvé d'ici-là", explique un retraité, Pierre-Jean, au quotidien.