En septembre prochain, cela fera un an que Lina, une adolescente de 15 ans, qui devait prendre le train à la gare de Saint-Blaise-La-Roche pour rejoindre son petit ami Tao à Strasbourg, a disparu. La jeune femme n'est jamais montée à bord et depuis le signalement de sa disparition, les enquêteurs ne sont toujours pas parvenus à retrouver sa trace. Si des témoignages ont été recueillis par les gendarmes, l'affaire a pris un autre tournant avec la découverte de traces d'ADN de la jeune fille dans une voiture saisie par les autorités. Ces dernières ont réussi à remonter jusqu'au profil de Samuel G., devenu le principal suspect dans cette affaire avant qu'il ne se suicide le 10 juillet dernier. Le quadragénaire avait laissé une lettre à ses enfants dans laquelle il a écrit : "J'ai perdu mon honneur, ma dignité, mon humanité, je dois partir. Je ne sais pas me contrôler, ça va trop vite. Je souffre trop, c'est mieux ainsi". Un message bien énigmatique...
Nos confrères de l'Est Républicain ont d'ailleurs rapporté un témoignage qui questionne. Ils ont rencontré un restaurateur qui a expliqué avoir eu affaire à Samuel Gonin, peu de temps après la disparition de l'adolescente. "C'était un mercredi soir", s'est-il d'abord souvenu. Puis de raconter : "Il se trouvait seul au bar et consommait des verres. Je le connaissais, il était déjà venu par le passé et n'avait jamais posé aucun problème. Au cours de la soirée, je l'ai vu s'approcher des tables et proposer des verres à des groupes de femmes. J'ai immédiatement ressenti une gêne chez mes clientes". Le restaurateur le met en garde une première fois concernant son comportement sans que le quadragénaire ne se reprenne. "Il continuait de harceler ces femmes. Je suis venu le voir, je l'ai pris par l'épaule et je lui ai demandé de sortir", a-t-il ajouté.
Samuel Gonin ne se serait alors pas arrêté là et se serait rendu dans un autre restaurant avant de se faire également "évincer" suite à ses comportements déplacés. Dans le quartier dont est originaire le suspect, les langues aussi se délient. Nos confrères de France Bleu ont rapporté les paroles de Bébert, un voisin : "On l'a revu en début d'année. Il avait l'air d'avoir des soucis ou des problèmes. On ne savait pas trop quoi. Il ne nous disait plus bonjour. Et il arrivait souvent à vélo et je crois qu'il n'avait plus de permis. On a dû lui retirer. Je m'en suis douté avec cette voiture qui ne bougeait jamais". Un autre habitant du quartier, lui, a déclaré : "Il était avenant, et puis, petit à petit, c'est devenu un vrai zombie".
Bébert s'était également souvenu d'une intervention des forces de l'ordre chez le suspect en juin dernier... "Il avait séquestré une bonne amie. Les flics sont venus le chercher. Ils l'ont menotté. Ils étaient deux ou trois. Je m'en souviens, c'était le 13 juin", s'était-il rappelé. À nos confrères du Parisien, une voisine, elle, a regretté ce "nouveau drame" et nos confrères de préciser que "selon plusieurs sources, l'homme n'était plus que l'ombre de lui-même, en proie à de multiples démons". Aussi, d'après l'Est républicain, Samuel Gonin aurait été interné à plusieurs reprises, et avait déjà tenté de mettre fin à ses jours par le passé. "Il était devenu taciturne. On le voyait juste fumer sa clope", a confié un habitant. Les recherches se poursuivent dans les Vosges pour tenter de retrouver Lina, "sur la base des données GPS du véhicule utilisé par Samuel", avaient précisé nos confrères du Parisien.