Le divorce semble consommé entre l'attaquant international français Djibril Cissé et le club grec du Panathinaïkos, qu'il avait rejoint en 2009 en provenance de la Canebière moyennant un contrat sympathique (2,5 millions d'euros par an), et où il avait réussi son intégration (29 buts en 46 matches la saison dernière, 20 en 31 rencontres cette saison). Un divorce qui s'annonce houleux.
Littéralement assailli, comme le confirmaient les images que nous vous proposions, par des spectateurs à l'issue du derby perdu (1-2) par le Pana chez le grand rival du Pirée, l'Olympiakos, Djibril Cissé n'a pas caché son émotion. Au lendemain de l'irruption de ces centaines de supporters déchaînés sur le terrain, qui ne constitue pas un cas isolé tant la violence est endémique dans les stades du championnat grec, le footballeur de 29 ans, père de quatre enfants, faisait part de sa volonté inflexible de quitter le pays. Dénonçant la folie des supporteurs (des "sauvages") et le racisme galopant (cris de singe, insultes), mais aussi les irrégularités dans le sport, il annonçait : "Même si les supporteurs du Pana sont fantastiques, même si le club est génial, je ne veux plus jouer dans ce championnat. C'est une honte. Je ne vais pas laisser ça là. Cette semaine, je porte plainte auprès de l'UEFA."
Paroles suivies d'effets. Avant même de porter l'affaire devant l'UEFA, Cissé règle ses comptes avec le camp adverse. L'ancien buteur d'Auxerre, de Liverpool et de Marseille a porté plainte vendredi auprès de la première cour d'instance contre le propriétaire de l'Olympiakos Le Pirée Vangelis Marinakis - qui est également le président de... la Super League, le championnat élite grec ! - pour diffamation, injures et menaces, a annoncé son avocat. Dans la plainte déposée, Djibril Cissé explique avoir pour la première fois de sa vie eu peur d'être blessé gravement. Il fustige son comportement "abusif et ironique" autant que le racisme exacerbé des supporteurs de l'Olympiakos, solide leader du championnat : "Ce genre d'actes porte atteinte à notre culture. C'est vraiment dommage de voir ce genre de comportements. Nous irons partout, devant l'UEFA ou la Fifa pour obtenir justice", a fait savoir l'avocat de Djibril Cissé, qui a réitéré son voeu de partir au terme de la saison (il reste sept matchs à disputer, le Pana est 2e du championnat).Dans sa déposition, Cissé a encore ces mots, simples mais hélas pas compréhensibles de tous : "Le foot est un sport, pas une guerre."