Plus de deux ans après l'affaire du Sofitel, la personnalité de Dominique Strauss-Kahn n'a toujours pas fini de faire couler de l'encre. L'ex-directeur du FMI et sa sexualité débridée font aujourd'hui l'objet d'un nouveau livre intitulé Belle et Bête (Ed. Stock). Jusque-là, rien d'anormal, sauf que l'ouvrage en question est signé Marcela Iacub, une juriste et essayiste qui a partagé la vie de l'ex-ténor du PS durant sept mois entre janvier et août 2012. Une relation qui lui a permis d'analyser la personnalité de DSK qu'elle compare à un "cochon", comme elle l'explique en exclusivité dans Le Nouvel Observateur.
Entre Marcela Iacub et Dominique Strauss-Kahn, l'histoire débute avec le livre Une société de violeurs ?, dans lequel l'essayiste prend la défense de l'ex-compagnon d'Anne Sinclair. C'est alors que débute leur passion, en janvier 2012. Une "folie" qui pourrait avoir été motivée par l'envie d'écrire ce livre sur DSK. "Je voulais décrire cet être si singulier. Il s'agirait donc d'une sorte de reportage (...) que j'ai poussé jusqu'à éprouver des sentiments très forts pour lui", explique celle qui voulait également le "sauver", alors que DSK était au coeur de la polémique avec l'affaire du Sofitel, mais toujours officiellement en couple avec Anne Sinclair...
Si dans Belle et Bête, Marcela Iacub dépeint un être plus profond qu'un simple jouisseur et libertin, DSK est raconté au travers d'une comparaison loin d'être flatteuse. "Le personnage principal est un être double, mi-homme mi-cochon. (...) Ce qu'il y a de créatif, d'artistique chez Dominique Strauss-Kahn appartient au cochon et non pas à l'homme. L'homme est affreux, le cochon est merveilleux même s'il est un cochon, c'est-à-dire un être intraitable", explique-t-elle dans l'entretien.
Marcela Iacub, également chercheuse au CNRS, analyse au passage la chute de DSK. "C'est sa bêtise qui l'a tué. (...) Il se croit le plus malin", assure-t-elle. L'auteur revient également sur l'affaire du Sofitel. "Cet homme n'est pas un violeur et il n'est même pas méchant", estime-t-elle et de pointer également du doigt le comportement d'Anne Sinclair, qu'elle a rencontrée. "Elle est convaincue qu'elle et son mari (...) appartiennent à la caste des maîtres du monde. Elle m'a dit (...) 'Il n'y a aucun mal à se faire sucer par une femme de ménage'."
Après la publication de l'interview, DSK n'a pas tardé à réagir dans une lettre adressée au fondateur du Nouvel Obs, Jean Daniel, et publiée par lefigaro.fr. L'ex-directeur du FMI se dit "saisi d'un double dégoût", du fait du "comportement d'une femme qui séduit pour écrire un livre, se prévalant de sentiments amoureux pour les exploiter financièrement". DSK en veut également à l'hebdomadaire, coupable d'une "publication commerciale et crapoteuse" qu'il compare à la "presse de caniveau." DSK précise également avoir demandé à ses avocats d'étudier "toutes les voies légales pour combattre cette abomination."
Belle et Bête sortira le 27 février aux éditions Stock.
Retrouvez l'intégralité de l'interview de Marcela Iacub dans les pages du "Nouvel Observateur", en kiosques aujourd'hui.