Affaire DSK: Un homme brisé, détenu dans une terrible prison... dernières infos
Publié le 17 mai 2011 à 22:52
Par Mimi M.
Dominque Strauss-Kahn au tribunal qui l'a envoyé en prison... Dominque Strauss-Kahn au tribunal qui l'a envoyé en prison...© Abaca
Dominque Strauss-Kahn au tribunal qui l'a envoyé en prison...
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Dominque Strauss-Kahn au tribunal qui l'a envoyé en prison...
Dominque Strauss-Kahn au tribunal qui l'a envoyé en prison...
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Les avocats de DSK à la sortie du tribunal Benjamin Brafman et William Taylor
Les avocats de DSK à la sortie du tribunal Benjamin Brafman et William Taylor
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Les avocats de DSK à la sortie du tribunal Benjamin Brafman et William Taylor
DSK et son épouse Anne Sinclair
Le document que le district Attorney Cyrus R.Vance (l'équivalent de notre procureur) a fait distribuer aux journalistes présents lundi 16 mai 2011 devant la Cour Criminelle de Justice, concernant Dominique Strauss-Kahn.
Le document que le district Attorney Cyrus R.Vance (l'équivalent de notre procureur) a fait distribuer aux journalistes présents lundi 16 mai 2011 devant la Cour Criminelle de Justice, concernant Dominique Strauss-Kahn.
Le document que le district Attorney Cyrus R.Vance (l'équivalent de notre procureur) a fait distribuer aux journalistes présents lundi 16 mai 2011 devant la Cour Criminelle de Justice, concernant Dominique Strauss-Kahn.
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Arrêté samedi 14 mai, formellement inculpé de violences sexuelles, et après plus de 30 heures de garde à vue, Dominique Strauss-Kahn est arrivé lundi matin au tribunal de New York, menotté et sous l'oeil des caméras et des photographes. Cette Cour Criminelle de Justice était présidée par la juge Melissa Jackson, qui a décidé de maintenir Dominique Strauss-Kahn en détention, après une audience d'environ 20 minutes. La raison invoquée par la juge, qu'elle a annoncée d'un ton sans concession, est la possibilité de fuite du "toujours" président du FMI en raison de son interpellation à bord de l'avion d'Air France prêt à décoller pour la France à l'aéroport Kennedy à New York, quelques heures seulement après l'agression présumée.

Hier soir, DSK a donc été conduit dans l'immense prison de Rikers Island, une île de l'East River à côté de Manhattan. La prison occupe toute l'île. Alors que cet établissement a une terrible réputation de violence, que les détenus sont dans de grandes cellules de 30 personnes, Dominique Strauss-Kahn bénéficie heureusement d'une cellule individuelle, selon un porte-parole de l'administration pénitentiaire. "Il n'est pas en contact avec les autres prisonniers", a précisé à l'AFP le porte-parole. "Cela ne veut pas dire qu'il sera toujours dans sa cellule. Cela veut dire que quand il en sortira, il sera toujours accompagné d'un gardien". C'est plus prudent... Cette prison est l'une des plus grandes du monde et "abrite" actuellement 12 000 détenus. DSK a été placé dans une unité pour les détenus souffrant de maladies transmissibles... On comprend mieux qu'il ne soit pas en contact avec les autres prisonniers. Il ne devrait recevoir la visite de sa femme, Anne Sinclair - qui est arrivée (seulement ?) hier en fin d'après-midi à New York - que jeudi, la veille d'un jour crucial pour lui. Il dispose de la télévision et peut téléphoner.

 

Les 7 chefs d'accusations qui pèsent contre lui sont très graves
Nous avons pris connaissance du document que le district Attorney Cyrus R. Vance (l'équivalent de notre procureur) a fait distribuer aux journalistes présents hier devant la Cour Criminelle de Justice.

"Le peuple de l'État de New York contre Dominique Strauss-Kahn"

Le détective Steven Lane, matricule 03295 de la brigade de détectives de l'Unité spéciale de Manhattan, constate ce qui suit. Le 14 mai 2011, vers midi, à l'adresse 45 West 44th Street, dans le comté et l'État de New York, la plaignante a déposé plainte sur les chefs d'accusations de :

1. Acte sexuel criminel au premier degré (ce qui représente deux chefs d'accusation)

2. Tentative de viol au premier degré (un chef d'accusation)

3. Abus sexuel au premier degré (un chef d'accusation)

4. Séquestration au second degré - preuve par ADN admise (un chef d'accusation)

5. Agression sexuelle au troisième degré - preuve par ADN admise (un chef d'accusation)

6. Attouchement sexuel - preuve par l'ADN admise (un chef d'accusation)

L'accusé a tenté d'avoir, par la force, une relation sexuelle anale et orale avec une autre personne. L'accusé a tenté par la force d'avoir des rapports vaginaux avec une autre personne. L'accusé a forcé une autre personne à un contact sexuel. L'accusé a séquestré une autre personne : l'accusé a obligé une autre personne à un contact sexuel sans le consentement de cette dernière. L'accusé a de façon intentionnelle et sans raison légitime touché les parties sexuelles et autres parties intimes d'une autre personne dans le but d'avilir une autre personne et d'abuser d'elle, et dans le but d'assouvir le désir sexuel de l'accusé. Ces attaques ont été commises dans les circonstances suivantes : le soussigné déclare qu'il a été informé par une personne connue des services du procureur que l'accusé :

1) a fermé la porte de la pièce et a empêché la plaignante de quitter cette pièce.

2) a attrapé la poitrine de la plaignante sans son consentement.

3) a tenté de retirer de force le collant de cette personne et de toucher la zone de son vagin de force.

4) a forcé la bouche de la plaignante à toucher son pénis à deux reprises.

5) a pu commettre ces actes en utilisant sa force physique.

Toute fausse déclaration est passible d'un délit de classe A prévu par l'article 210.45 du code pénal (cette clause étant pour la plaignante bien sûr). A lire, comme ça, c'est extrêmement violent !

C'est sur la base de ce document et des pièces de preuves qui sont jointes, que le Grand Jury (composé de 23 habitants de Manhattan tirés au sort, qui sont déjà à l'oeuvre depuis hier) prendra la décision d'inculper (ou non) DSK. Alors que ce débat est à huis clos - le District Attorney est seul présent, il n'y a pas de juge - la victime peut être interrogée par le jury, mais il n'y aura pas de confrontation avec "l'accusé" et il ne pourra pas citer de témoins. De leur côté, les avocats de la défense, Benjamin Brafman et William Taylor - qui ont perdu la première manche de la bataille judiciaire hier, enfin ce n'est que Me Brafman qui a pris la parole (bien mollement, à notre humble avis...) - pourront présenter leurs arguments de défense, mais DSK ne pourra pas intervenir, mais pourait être présent s'il le souhaite. Si cette "chambre d'accusation" décide d'inculper formellement l'ancien ministre du gouvernement Jospin, c'est devant un autre magistrat d'une juridiction plus élevée, que sa liberté sera à nouveau demandé, avec une très importante caution proposée, pour éviter le revers d'hier. Ce vendredi 20 mai est un jour clé pour Dominique Strauss-Khan. Suivant la décision du Grand Jury, DSK pourra encore décider s'il plaide coupable ou non coupable. Inutile d'extrapoler sur ce qui pourrait se passer ensuite... ce serait un scénario catastrophe !

Qui est la victime présumée ?

D'après les informations recueillies par Europe 1 entre autres, elle s'appelerait Nafissatou Diallo (surnommée Ophélia par ses collègues de travail), 32 ans, et habiterait dans le Bronx avec sa fille de 9 ans (d'après l'AFP), 16 ans d'après d'autres sources, prénommée Dana. RMC et BFMTV ont rencontré son grand frère prénommé Blake, la première personne qu'elle a appelée samedi après-midi après son agression présumée. Le grand frère est gérant d'un restaurant de Harlem, à New York "Le café 2115".

"J'ai été attaquée" !

Voilà ce qu'auraient été les premiers mots de l'employée du Sofitel de New York qui accuse Dominique Strauss-Kahn d'avoir tenté de la violer. Son frère raconte dans un témoignage au site internet du quotidien britannique Daily Mail publié mardi après-midi : "Ma soeur n'est qu'une simple victime" se révolte le grand frère. "Quelqu'un m'a fait quelque chose de mal", a confié la jeune femme de 32 ans à son aîné, âgé de 43 ans. "Elle pleurait tout le temps", raconte-t-il trois jours après l'agression présumée qui a envoyé Dominique Strauss-Kahn en prison. Pour lui, pas de doute, sa soeur "est une femme travailleuse qui n'est qu'une simple victime" dans cette affaire. "C'est une superbe immigrée d'Afrique de l'Ouest qui veut juste travailler dur", a-t-il témoigné. Le coup de téléphone aurait été passé "une heure après l'agression supposée", à en croire les confessions de la femme de ménage relayées par son frère. Elle était en présence de policiers et de médecins. Il n'en dira pas plus. Il explique que la jeune femme se trouve actuellement sous protection policière dans un lieu secret. La police de New York refuse de confirmer son identité. On apprendra également qu'elle est "une musulmane dévouée", qu'elle ne porte pas le voile mais se couvre les cheveux. "Elle va mieux maintenant parce qu'elle a pu parler à un avocat" a-t-il encore précisé. D'après BFMTV, l'avocat choisi s'appelle Jeffrey Shapiro.

D'autres témoins décrivent une femme discrète et timide. "Elle est toujours très calme. Je ne l'ai jamais vue s'énerver ", a déclaré un voisin, "Je la croise quand elle part travailler ou parfois quand elle rentre. Mais je vois surtout sa fille, une fille très sympa. Et sa mère est vraiment gentille. Ça a été un sacré choc", poursuit‑il. Même réaction d'une autre voisine : "Je pense qu'elle ne méritait vraiment pas ça". "Voyez ce que cet homme lui a fait. Il ne mérite pas d'être un jour président. Je l'ai vu dans le journal. C'est comme s'il n'avait aucune compassion pour elle. Rien du tout", estime‑t‑elle. "Ce sont de bonnes personnes", a déclaré un autre voisin. "Elle n'a jamais créé de problème. Elle est très discrète ", ont également affirmé d'autres voisins cités par la chaîne française I‑Télé.

Rappelons qu'elle a également reçu le soutien de son employeur, l'hôtel Sofitel. "Elle travaille au Sofitel New York depuis trois ans", avait fait savoir le directeur général de l'hôtel Sofitel Jorge Tito, qui s'est dit "entièrement satisfait de son travail et de son comportement". Le groupe Accor, propriétaire de Sofitel, aurait indiqué que l'employée modèle était "notée 4,5 sur 5 " par sa direction. Elle fait partie des rares employés autorisés à travailler au 8e étage de l'hôtel où se trouvent les suites présidentielles.

Des sources proches de la défense de Dominique Strauss-Kahn, citées par le New York Post, évoquent maintenant un "rapport sexuel consenti"... Des informations à prendre avec de grosses pincettes car depuis le début, les deux avocats de Dominique Strauss-Kahn déclarent avec force : "Il nie ces accusations. Il est présumé innocent selon la loi" ou encore "Mon client bénéficie d'une ligne de défense forte" et il est "tout à fait probable qu'il soit innocenté en fin de compte". "Il est important de comprendre que cette bataille ne fait que commencer", a déclaré Brafman après l'audience d'hier, lui qui a vu son client être mis en détention provisoire.

Il est plus probable que les avocats de la défense fourbissent leurs armes et comptent s'organiser autour de l'emploi du temps de samedi de DSK. Ils affirment que le toujours président du FMI aurait déjeuné avec sa fille Camille - ce qui semble vrai - qui vit à New York, vers 13h. Ce qui n'est pas une preuve puisque l'agression présumée aurait eu lieu vers 12h. La bataille va être difficile et il faut espérer qu'ils auront d'autres arguments que ceux donnés après avoir croisé la jeune femme au commissariat de Harlem : "Elle n'est pas du tout séduisante"! Ça, franchement, c'est bas et insultant.

Tous ces éléments sur la personnalité de l'employée de l'hôtel rendent peu crédible la thèse d'un rapport sexuel consenti, estimaient ce mardi plusieurs commentateurs américains.

Alors que les leaders politiques font le tour des chaînes de télévision française pour pleurer sur le sort de leur ami, copain ou leur leader DSK, pour déclarer - "je suis sous le choc", "c'est impossible", "c'est un coup monté" "j'ai pas dormi de la nuit" etc... - et que d'autres jugent avant même d'avoir entendu la version du "présumé" coupable, on assiste à un grand déballage, peu élégant. Ils sont contents de montrer leurs têtes à la télévision pour faire plaisir à leurs électeurs ? Relevons cependant que Robert Badinter et Bernard-Henri Levy ont chacun poussé "un coup de gueule" concernant les images dégradantes, le "présumé innocent" bafoué et qui a volé en éclats, mais n'ont pas fait la tournée des studios de télé. Notons qu'il y en a quand même bien peu qui se penchent sur le sort de cette victime présumée - depuis hier, certains ont un peu redressé la barre... - et ne se posent même pas la question d'un possible coup de folie... "Et si c'était vrai" ? Et tout cas, le travail des politiques continue, et çà, c'est affligeant.

Dominique Strauss-Kahn est présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de cette affaire. Il risque entre 15 et 74 ans de prison s'il devait être condamné. On n'en est pas là.

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