"C'est une sale histoire, c'est répugnant... sur le plan affectif, c'est incommensurable." C'est par ces mots que le compositeur Charles Dumont, âgé de 83 ans, exprime sa douleur et sa colère dans Le Parisien, car ses souvenirs d'Edith Piaf ont été dérobés.
Dans les années 50, Charles Dumont et le parolier Michel Vaucaire entament une collaboration avec la môme Piaf. Pour elle, ils écrivent et composent l'inoubliable Non, je ne regrette rien (1956) et le sublime Mon Dieu (en 1960). Des souvenirs d'Edith Piaf, Charles Dumont en avait : ils lui ont été arrachés.
Jeudi 3 mai au matin, un vol est constaté par un proche au domicile de Charles Dumont dans le VIe arrondissement de Paris. Charles Dumont, alors en tournée au Canada, porte plainte immédiatement et l'enquête est confiée au 3e district de police judiciaire. Le compositeur ne peut que constater l'ampleur du désastre : "C'est une sale histoire, c'est répugnant... Ceux qui ont fait ça devaient être bien renseignés puisqu'ils savaient où se trouvait mon coffre-fort avant de l'arracher de son emplacement et l'emporter. Le préjudice matériel est certes important mais sur le plan affectif, c'est incommensurable", confie-t-il ce dimanche 6 mai au Parisien. Parmi les biens dérobés, une montre offerte par la chanteuse, création spéciale de la maison Boucheron à la demande de la Môme, des boutons de manchettes qu'elle lui cédait après un concert, des partitions... Selon les premières estimations, le préjudice s'élèverait à 200 000 euros.
Très attristé, Charles Dumont lance un appel aux cambrioleurs : "Mes voleurs ont pris suffisamment de choses de valeur. Je leur demande simplement qu'ils me rendent quelques souvenirs. Ceux d'Edith et puis aussi l'alliance de mon père (...) Ils peuvent les déposer dans une enveloppe et me les envoyer à mon adresse." En janvier 2011, Michael Youn lançait un appel similaire après avoir été cambriolé et cela avait fonctionné ! Pourvu que Charles Dumont ait la même chance...