"Sortie officielle de mon livre Je grandirai plus tard aujourd'hui , je veux partager cette fierté avec vous !", écrit ce mercredi 25 septembre Élie Semoun sur son compte Twitter. Une autobiographie émouvante dans lequel l'éternel adolescent se dévoile comme jamais avec, en trame de fond, la mort de sa maman alors qu'il n'avait que 11 ans. Un véritable traumatisme pour l'humoriste qui fêtera ses 50 ans le 16 octobre prochain.
Gala, aujourd'hui en kiosques, publie en exclusivité les bonnes feuilles de cet ouvrage qu'Élie Semoun a longtemps refusé de rédiger. Et au côté d'un hommage appuyé à son frère mort du sida en 2002, on retrouve donc le tournant majeur de la vie du petit Élie : la disparition de sa mère Denise. "Maman est morte, et je ne peux pas la voir. On me dit qu'elle est déjà inhumée. Que c'est mieux comme ça, les enterrements, ce n'est pas pour les enfants", écrit-il. Puis il revient sur la dernière fois où il a pu voir celle qui l'avait élevé avec amour. C'était trois jours avant son décès des suites d'une hépatite, avec son frère Laurent et son père. Et alors que ses parents étaient en tête à tête, Élie Semoun avait fait irruption dans la dans la chambre, avec un but précis : découvrir le fin mot de l'histoire.
Car si tout le monde se voulait rassurant, lui savait. Ou du moins se doutait-il que quelque chose n'allait pas malgré les "ça va" rassurants de ses parents. "J'aurais voulu qu'on me dise que non, ça n'allait pas du tout. Que ma maman allait mourir. Et que je n'allais plus jamais la revoir. Alors, j'aurais peut-être pu me jeter dans ses bras. Lui dire que je l'aimais. Elle m'aurait une dernière fois appelé mon 'petit prince'", poursuit-il.
Dès lors, Élie Semoun va se tourner vers l'humour, comme il le confiait au Parisien récemment : "J'ai perdu ma mère au mois d'août. En septembre, à la rentrée scolaire, j'ai adoré mon statut d'orphelin : ça me rendait différent, on s'intéressait à moi. Et pour qu'on s'intéresse encore plus à moi, j'ai fait l'idiot. À partir de ce moment, l'humour est devenu vital, au sens propre."
Parallèlement, l'artiste qui aujourd'hui officie dans l'émission critiquée de Sophia Aram Jusqu'ici tout va bien va rayer de sa mémoire les années qui précèdent la mort de sa maman. "J'ai dû m'arranger avec une douleur qui n'a jamais trouvé de porte de sortie. Elle est toujours là, tapie quelque part au fond de moi. (...) Mon inconscient à tout organisé : il a méticuleusement effacé les onze premières années de ma vie", explique Élie Semoun qui, à travers cet ouvrage, cherche à se souvenir.
Il se voit ainsi dans le jardin familial, chapeau de paille sur la tête et tirant un petit cheval en plastique, "tel un petit personnage de Sempé", ou encore un flash, celui de sa maman, jardinant dans leur maison de campagne, "les cheveux tirés sous un foulard, comme Romy Schneider dans L'important c'est d'aimer, d'Andrzej Zulawski". S'il reconnaît n'avoir jamais fait le deuil de sa maman, expliquant que ce simple terme l'empêche de le faire, la naissance de son fils Antoine fut une occasion de lui rendre hommage.
Né grand prématuré en juillet 1995, Antoine porte son prénom pour une bonne raison. Si sa compagne, Annie, voulait l'appeler Étienne en hommage à Étienne Daho, Élie Semoun souhaitait l'appeler Antoine. "La vérité, c'est que je pensais à Saint-Exupéry, parce que ma mère m'avait toujours appelé son 'petit prince'..." confie-t-il. Les premiers mois de la naissance de son fils, Élie Semoun fait des allers-retours entre Paris et Rennes, afin de passer le plus de temps possible auprès de son petit garçon. Des semaines à veiller ce nourrisson placé en couveuse, entre les bonnes et mauvaises nouvelles, et à prendre soin d'Annie, épuisée par l'hémorragie liée à l'accouchement. Alors Élie Semoun se multiplie et espère : "Je passais ma main dans le petit sas (...) et je n'imaginais pas qu'il puisse mourir. On m'avait déjà pris ma mère, on allait forcément me laisser mon fils..." Un voeu exaucé, puisque le petit Antoine a finalement rejoint ses parents à la maison.
"Je grandirai plus tard", édition Flammarion, des extraits à retrouver dans "Gala", en kiosques ce 25 septembre, et à retrouver dès aujourd'hui en librairie.