Chez les Semoun, l'art se transmet de père en fils. Si Elie s'est fait un nom sur scène et au cinéma, son fils Antoine est plus discret. Âgé de 28 ans, l'artiste peintre expose ses oeuvres à la galerie Christian Berst, à Paris. Diagnostiqué Asperger, le jeune homme reconnaît ne pas avoir été un adolescent comme les autres. Lors d'un entretien croisé accordé à Gala, le 27 juin dernier, il raconte : "Je devais être le seul au monde à ne pas vouloir aller en boîte de nuit. Je regardais des films, car le cinéma est ma grande passion. J'étais dans ma bulle, dans mon monde".
Une différence que l'ami de Dany Boon a eu du mal à accepter, de son propre aveu. "Je voulais que tu sois comme les autres et cela m'exaspérait que tu n'aies pas les mêmes envies qu'eux, confie Elie Semoun. Je souhaitais que tu rencontres des gens, que tu sortes et tu ne voulais pas". Avant d'admettre à nos confrères : "Antoine, je l'ai beaucoup engueulé, beaucoup secoué". Une "pression" que le jeune homme a pu trouver "un peu pénible". Mais en prenant "du recul", il finit par "le comprendre". "Aujourd'hui, je regrette d'avoir perdu du temps, d'être passé à côté de rencontres amicales ou sentimentales", poursuit Antoine qui sait désormais que "comme tous les parents du monde", son père "voulait juste" le voir "heureux" et "épanoui".
Si petit Antoine faisait rire les amis de son père avec "ses réflexions parfois complètement à l'ouest", Elie Semoun, lui, s'inquiétait : "Je pensais : 'OK, c'est vrai qu'il est drôle... mais qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de ce petit mec ?'" Aujourd'hui, l'humoriste "adore" la différence de son fils : "On l'a réduit à un enfant autiste parce qu'il souffre d'un léger syndrome Asperger mais cette différence, c'est sa richesse". "Admiratif de sa fantaisie" qui lui a inspiré un sketch, il n'en était pas moins inquiet pour l'avenir de son fils. Mais finalement, "comme le titre du film d'Artus" : "Antoine, il a quelque chose en plus, pas en moins".