L'entretien et la rénovation des résidences officielles de la couronne d'Angleterre sont déjà un sujet suffisamment coûteux sans qu'en plus l'argent du contribuable disparaisse de manière abusive dans les poches de certains... Or, Buckingham Palace essuie un très embarrassant scandale de corruption, alors qu'un des anciens cadres du personnel royal est accusé d'avoir touché de copieux pots-de-vin et cadeaux en nature, aux frais des citoyens évidemment.
Tandis que la controverse entourant le montant très conséquent des travaux engagés pour rénover l'appartement 1A du palais de Kensington - où le prince William, la duchesse Catherine et leur fils le prince George se sont installés - tend à s'estomper, la presse britannique se penche sur le cas de Ronald Harper, 61 ans. Ronald, qui a fait partie des piliers du Royal Household (le personnel royal) et a même été décoré par la reine Elizabeth II dans l'ordre royal de Victoria en 2004, est accusé d'avoir indûment empoché plus de 100 000 livres sterling (soit environ 126 000 euros) en pots-de-vin de la part de prestataires ayant passé des contrats avec le palais.
Ancien cadre en charge de la gestion du patrimoine immobilier pour la reine Elizabeth II, Ronald Harper était amené à solliciter des prestataires pour divers travaux et aurait perçu pendant six ans (de 2006 à 2011) des dessous-de-table en échange de l'attribution de chantiers juteux (construction, électricité...) à certaines entreprises des secteurs du bâtiment, du chauffage ou de l'énergie, à des tarifs gonflés. Des travaux, opérés aux palais de Buckingham, de Kensington (où vivent Kate, William et Harry) ou St James, dont la facture a naturellement été réglée par le contribuable britannique (l'entretien des résidences officielles est inclus dans l'allocation gouvernementale pour le fonctionnement de la famille royale), et un gaspillage qui fait tâche à l'heure où nombre de résidences officielles de la monarchie sont dans un état de délabrement critique.
Suspendu de ses fonctions en 2012, Ronald Harper a été arrêté par la police du Leicestershire dans le cadre d'une affaire d'escroquerie en bande organisée impliquant neuf hommes et une femme, dont les directeurs de trois sociétés ayant bénéficié de ces fameux contrats royaux. D'après l'enquête, l'ancien homme de confiance de Buckingham aurait par exemple reçu en cadeau d'une entreprise du secteur énergétique l'installation gratuite, à son domicile, d'une chaudière et système de chauffage au fioul. Le procureur concerné a confirmé avoir autorisé l'inculpation des dix personnes en question pour des "activités frauduleuses concernant la gestion des palais royaux" : "Il semblerait qu'entre 2006 et 2011, un certain nombre de chefs d'entreprise ont acheté Ron Harper pour obtenir de gros contrats", a-t-il ajouté.
Harper, visé par quatre chefs d'inculpation, devait comparaître ce mercredi avec les autres prévenus devant le tribunal de Westminster, tandis que la reine Elizabeth II entame son congé estival dans son fief écossais de Balmoral, l'une des plus emblématiques résidences officielles de la famille royale.
À la faveur de cette affaire, le Daily Mail a retrouvé sur le site de la monarchie britannique un ancien article dans lequel Ronald Harper se targuait de faire baisser la facture d'électricité de Buckingham, détaillant la manière dont la consommation énergétique y était contrôlée et rationalisée sous sa supervision. Il s'était aussi enorgueilli avant le mariage du prince William et de Kate Middleton du remplacement de l'éclairage traditionnel par un système de LED, et des 8% d'économies annuelles réalisées grâce à l'intervention d'un chauffagiste choisi par ses soins...