
L'affaire Bertrand Cantat et Marie Trintignant et dans toutes les têtes mais une autre femme de la vie du rockeur a connu une fin tragique, il s'agit de Krisztina Rády, la mère de ses enfants. Elle s'est suicidée en 2010 dans la maison familiale. Dans le documentaire De rockstar à tueur : le cas Cantat diffusé sur Netflix, il est question de cette femme trop souvent oubliée.
Bertrand Cantat l'a quittée juste après l'accouchement de leur deuxième enfant pour vivre son amour avec Marie Trintignant, dont on connaît la fin tragique. Malgré cette séparation terrible, elle a soutenu le leader de Noir Désir jusqu'à Vilnius où l'actrice a été rouée de coups. A aucun moment elle n'a laissé tomber le père de ses enfants. Grâce à elle, Cantat a eu une peine de prison plus légère puisqu'elle a certifié que jamais il n'avait été violent avec elle. Le chanteur est sorti de prison en 2007 et si les parents ne vivent pas ensemble, ils sont présents pour leurs enfants.
Mais l'image de la famille ressoudée n'est pas la réalité. Krisztina Rády finit par rencontrer François Saubadu, entre eux il y a de l'amour. Mais l'ombre de Cantat est là. "C’était fabuleux de la voir heureuse mais il y avait un gros problème avec Bertrand parce que de jour en jour, il se rapprochait. (...) Il était jaloux, il ne supportait la voir commencer une vie avec une autre personne", déclare la fille au pair. Et de poursuivre : "Un jour, Bertrand a voulu réformer leur foyer et il s’est installé chez elle. Je sens que c’est tendu entre eux. De plus en plus, d’une semaine à l’autre. Et l’atmosphère est devenue toxique. Ils se disputaient de plus en plus, plus violemment et je me rappelle lui avoir demandé pourquoi elle ne partait pas avec les enfants en Hongrie où elle a de la famille."

Cette violence, la mère de Milo et Alice en a parlé à ses parents. Sur un message laissé sur le répondeur, on l'entend dire en Hongrois : "Salut maman, salut papa. C’est Krisztina à l’appareil. On ne s’est pas parlé depuis très longtemps, des choses terribles se sont passées. Bertrand est fou. Si les événements qui se sont passés en 2003 ne me sont pas arrivés à moi, là maintenant, c’est bien à moi que c’est en train d’arriver (...) Je ne peux sortir de cette situation saine et sauve." Puis : "Hier, j’ai failli mourir je n’arrive pas à respirer à cause de la peur.” Selon sa mère, Bertrand Cantat menaçait de se suicider si elle le quittait et elle raconte une anecdote sidérante : "Ils étaient à table tous les quatre et il se tailladait les le bras au couteau, il n’est pas net."
Six mois après le message sur le répondeur, Krisztina Rády se pend chez elle à Bordeaux. C'est Milo qui a appelé les secours, il avait 12 ans. En rentrant à midi, il a constaté que son père dormait, il est monté à l'étage et a trouvé sa mère. Son premier geste a bien sûr été d'alerter son père. "C'est sans doute une farce mais maman est toute blanche maman est pendue à l'étage", a-t-il déclaré comme on l'apprend dans le documentaire. Sur une table, figure un cahier sur lequel Krisztina Rády a écrit une lettre d'adieu de deux pages. Elle y évoque plusieurs personnes dont Bertrand Cantat qu'elle qualifie de "dépositaire exclusif de souffrance”.
Huit ans après sa mort, une enquête préliminaire a été ouverte contre Bertrand Cantat par le parquet de Bordeaux à la suite d'une plainte déposée par Yael Mellul, ancienne avocate, mettant en cause sa responsabilité dans la mort. La plainte est classée sans suite. La procureure de la République de Bordeaux déclare que "les investigations menées n’ont pas permis de caractériser que le suicide de Krisztina Rády était en relation avec des violences physiques et psychologiques commises sur elle par Bertrand Cantat".