Depuis la diffusion d'images volées d'Arnaud Montebourg attaquant TF1, dans Fin de concession le nouveau documentaire de Pierre Carles, l'affaire fait grand bruit. Le député de Saone-et-Loire a décidé de s'engager de toutes ses forces dans un combat dantesque contre la chaîne du groupe Bouygues.
Encore mardi, dans les pages de Libération, celui qui partage sa vie avec Audrey Pulvar en rajoute une sacrée louche. Montebourg explique pourquoi il taxe TF1 de chaîne délinquante et pourquoi il faut poser des limites. On ne peut pas vivre la commande publique, donc de l'Etat, comme Bouygues et être opérateur principal de média : "Il faut fixer des critères. Dassault c'est le même problème, il va se retrouver à la tête du Parisien en plus du Figaro qu'il a transformé en feuille de propagande."
Jusqu'ici, Nonce Paolini s'était contenté d'une lettre au député et avait gardé le silence depuis. Mais la régularité et la fréquence acharnée des attaques de Montebourg a poussé le PDG de TF1 à sortir de sa réserve avec un nouveau courrier envoyé à l'AFP mardi et publié par Le Figaro.
"Savez-vous que TF1 reçoit chaque année depuis sa privatisation un satisfecit du CSA pour le respect de ses obligations et de son cahier des charges ? Savez-vous que, depuis sa privatisation, TF1 a investi plus de 5 milliards d'euros dans la création française et 650 millions dans le cinéma français ? Qu'en 15 ans, ce sont 2 milliards d'euros de taxes en tous genres qui ont été acquittées par TF1, dont des dizaines de millions d'euros pour la Presse, les Radios associatives et France Télévisions ? Savez que nos Journaux Télévisés invitent chaque saison une cinquantaine de dirigeants politiques de tous bords et consacrent quelques 950 sujets à la politique dans le respect des règles du CSA (...) ?"
Nonce Paolini termine en indiquant qu'il ne demandait en aucun cas des excuses dans sa première lettre. Il y écrivait justement : "Je n'attends pas de vous que vous présentiez vos excuses à la chaîne, pas d'avantage à ses 4000 collaborateurs qu'à ses téléspectateurs... mais je ne saurais trop vous conseiller de réfléchir à la manière dont vous semblez concevoir votre engagement politique."
Ce qui fait écrire à Paolini aujourd'hui : "On comprend bien (...) que vous avez quelques difficultés avec la vérité des faits, ici comme ailleurs."
Et Montebourg de réagir immédiatement à l'AFP pointant du doigt la "défense laborieuse, embrouillée et poussive d'une chaîne qui a perdu 20% d'audience en quinze ans et qui, d'une certaine façon, est largement désavouée par le public français."
Cette affaire, qui a même été commentée par Etienne Mougeotte ancien directeur des programmes de TF1, finira-t-elle devant les tribunaux ?