En soutien au cinéaste condamné Jafar Panahi, un appel à la grève est lancé !
Publié le 29 décembre 2010 à 20:09
Par Samya Yakoubaly | Rédactrice
Cinéphile, elle adore regarder des bande-annonces et des moments historiques à la télévision. Le prochain James Bond ou le discours d’investiture de Barack Obama lui donnent les mêmes frissons.
Le cinéaste iranien Jafar Panahi Le cinéaste iranien Jafar Panahi© Abaca
Le cinéaste iranien Rafi Pitts
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La colère et l'indignation n'ont pas tardé à se répandre lors de l'annonce de la sentence du cinéaste iranien Jafar Panahi. La justice de son pays l'a condamné le 20 décembre à six ans de prison et d'une interdiction de tourner des films, de répondre à des interviews et de voyager à l'étranger durant vingt ans, pour "participation à des rassemblements et pour propagande contre le régime iranien". Un autre réalisateur, Mohammad Rasoulof, qui travaillait avec Jafar Panahi sur un film, a reçu la même condamnation. Face à cette situation dramatique, le réalisateur iranien Rafi Pitts appelle à un arrêt de travail des cinéastes du monde entier.

Dans un communiqué remis à l'AFP ce 29 décembre, le metteur en scène de C'est l'hiver a déclaré : "Nous invitons tous les cinéastes et membres de l'industrie cinématographique, quelles que soient leur nationalité, frontières, religions ou convictions politiques, à soutenir nos compatriotes cinéastes iraniens, en arrêtant de travailler pendant deux heures entre 15 heures et 17 heures le 11 février 2011, jour du 32e anniversaire de la révolution iranienne."

Pour étayer son argumentation, Rafi Pitts donne la source de leur condamnation : "Ils sont tous deux punis de s'être intéressés à leurs compatriotes. Punis d'avoir voulu comprendre les événements de juin 2009. Punis de s'être préoccupés des vies perdues dans les conflits issus des élections."

Sur le site de la revue La Règle du jeu, fondée par Bernard-Henri Lévy, des extraits du plaidoyer de Jafar Panahi qu'il a fait début décembre au tribunal révolutionnaire de Téhéran sont publiés : "Nous juger serait juger l'ensemble du cinéma engagé, social et humanitaire iranien. [...] Je m'inquiète pour les générations à venir. Notre pays est bien vulnérable et c'est seulement l'instauration de l'état de droit pour tous, sans aucune considération ethnique, religieuse ou politique, qui peut nous préserver du danger bien réel d'un futur proche chaotique et fatal. À mon avis, la Tolérance est la seule solution réaliste et honorable à ce danger imminent."

Des paroles nobles et dignes du réalisateur du Ballon blanc, Le Cercle, Sang et or et Hors jeu, figure de la nouvelle vague iranienne et dont la condamnation donne froid dans le dos. Retrouvez l'intégralité de son plaidoyer en cliquant ici.

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