Le réalisateur français Philippe Barassat, passionné de cinéma et plus particulièrement de comédies musicales, a tourné une poignée de courts et moyens métrages dans lesquels il abordait ce genre gai et joyeux. L'avenir le sera moins... Au début des années 2000, il écrit en effet son premier long métrage, intitulé Lisa et le pilote d'avion. Quelques années plus tard, alors que la quasi-totalité du film a été tournée, le film reste inachevé et Philippe Barassat, 47 ans, tente aujourd'hui de joindre les deux bouts grâce au RMI et à son boulot de livreur de journaux de nuit. Selon lui, cette faillite est à la charge d'Eric Cantona. Explications.
Retour au milieu des années 2000. Sous le charme de Rachida Brakni, Philippe Barassat lui propose le premier rôle de cette comédie musicale qu'il porte en lui depuis des années. Il se souvient dans les pages du Parisien : "Je ne connaissais pas Eric. Rachida (la femme de l'ancien footballeur, ndlr) me l'a présenté. Il m'a dit qu'il voulait le rôle masculin. Il a perdu 15 kg pour l'avoir." Sans financements, le réalisateur y met toutes ses économies et parvient à décrocher l'avance sur recettes, une aide du CNC qui s'élève à 400 000 euros. Le tournage démarre en 2006.
Alors que les trois quarts du film sont déjà tournés, la société de production qui gérait le budget dépose soudain le bilan et stoppe le tournage. Nous sommes alors en mars 2007, et Cantona via sa société Canto Bros Productions, reprend le bébé pour 10 000 euros et doit en contrepartie trouver de nouveaux financements de façon à pouvoir terminer le film. Mais selon le réalisateur, Cantona n'a rien fait pour débloquer la situation et, sa carrière de comédien commençant à décoller, il aurait laissé le projet en état et serait passé à autre chose, se débarassant du projet avec l'eau du bain...
Entre le réalisateur, qui a mis toute sa vie dans cette première oeuvre personnelle, et Eric Cantona, le divorce est consommé en 2009 et ils se retrouvent devant les tribunaux. Si Philippe Barassat s'est vu octroyer le mois dernier 11 000 euros d'indemnités (une misère !), Eric Cantona garde la possession des images tournées, ce qui ne convient pas du tout au réalisateur - il a néanmoins conservé les droits du film -, qui a fait appel : "Eric est un enfant gâté. Il a acheté son jouet et l'a jeté." Par contre, Eric Cantona pourrait se voir réclamer par le CNC, tout ou partie de l'avance sur recettes qui a été faite soit... 400 000 euros !
Souhaitons-leur de trouver un terrain d'entente, et de parvenir à terminer ce film... quatre ans après le premier coup de manivelle. A suivre...