Etonnant timing : alors que sa soeur aînée la princesse Beatrice d'York fait les choux gras de la presse tabloïd, en raison de sa rupture surprise - sur fond d'ultimatum - avec Dave Clark au bout de dix années de relation, la princesse Eugenie d'York a les honneurs de la très chic revue Harper's Bazaar, pour son numéro de septembre de l'édition britannique. Chic, c'est d'ailleurs le mot d'ordre du shooting auquel se prête la fille cadette du prince Andrew et de la Sarah Ferguson, dans le salon du domicile du duc d'York, le Royal Lodge : les robes, dont les prix sont à quatre chiffres, sont griffées Alberta Ferretti ou Erdem (un des chouchous de la duchesse de Cambridge), les bijoux, dont les prix sont... disponibles sur demande, sont gracieusement mis à disposition par Bulgari et Harry Winston, et la demoiselle, devant l'objectif du photographe Alex Bramall, s'impose comme plus princesse que jamais.
Pourtant, c'est pour la jeune femme moderne et sa vie quotidienne à Londres, plutôt que la membre de la famille royale britannique et ses apparitions au service de la Couronne, que le Bazaar s'intéresse : "une journée dans la vie de la princesse Eugenie d'York", tel est le programme. Rentrée de New York en 2015 pour prendre la direction (directrice associée) de la galerie d'art contemporain Hauser & Wirth, l'intéressée, de son réveil à 6h45 à son coucher à minuit, ne lésine pas sur les détails.
Sitôt levée, et ses e-mails consultés avant toute autre chose, Eugenie, 26 ans, file au parc pour faire son sport de 7h à 8h du matin. La princesse entretient la silhouette qu'elle a acquise il y a près de cinq ans, à la faveur d'un sérieux régime : "Je fais des circuits, j'aime ça parce que ça va vite : burpees, squats sautés, fentes, la totale. C'est le mieux, étant donné que je ne suis pas capable de courir pendant longtemps. Ou bien je vais avec ma meilleure amie à cette fantastique salle de sport pour femmes, Grace Belgravia. Si j'ai besoin de victuailles, j'ai Waitrose, juste à côté de la salle. Pendant le cours du matin, je peux sentir l'odeur des croissants frais et je suis là, genre : "Ne me faites pas ça !""
8h15, retour chez elle, douche et première conversation du jour. "Souvent, avec ma mère (...) Ou avec mon petit ami, Jack [Brooksbank] (...) Ou sinon avec mon petit chien, Jack. Oui, mon chéri et mon chien portent le même nom - pure coïncidence. Si on peut appeler ça une conversation", décrit-elle en rigolant. Douée pour se maquiller en voiture, elle se met en route à 8h45 pour commencer à 9h sa journée de travail dans les bureaux de Hauser & Wirth London, sur Savile Row (juste derrière Regent Street) : préparer des projets spéciaux, promouvoir des artistes, organiser des événements... "J'aime l'art depuis ma plus tendre enfance. Je savais qu'il n'y avait aucune chance que je sois peintre, mais je savais que j'étais faite pour ce milieu, explique la jeune femme, diplômée de l'Université de Newcastle en 2012 en littérature et histoire de l'art. J'aime le fait d'être en mesure de partager ma passion pour l'art avec les gens. Un de mes moments fondateurs, c'est quand, à 16 ans, j'ai vu une exposition Jean-Michel Basquiat à New York. Basquiat est mon héros. J'ai fait une étude sur lui à l'école et j'ai appris à peindre comme lui."
La princesse Eugenie égrène ensuite ses essentiels look du quotidien - Sandro, Maje, Zara, Topshop -, sa hantise des talons hauts - "j'ai commencé, ça fait adulte, mais quand je vois les actrices en porter dans les films, je me demande comment elles font" -, sa liste de lectures professionnelles, les comptes Instagram - en particulier d'autres galeries - qu'elle suit. Si vous voulez la croiser à midi (enfin, à 13 heures, heure de sa pause déjeuner), sa cantine favorite, Detox Kitchen (100% healthy), se situe également à proximité de Regent Street. A 17 heures, son après-midi de travail, généralement dévolu à des réunions, s'achève, mais sa journée se poursuit souvent par des engagements liés à sa famille ou à des associations qu'elle soutient. "Hauser & Wirth est très arrangeant et très compréhensif concernant mon sens du devoir", souligne-t-elle en évoquant en particulier les organismes dont sa soeur "Bea" et elle sont les marraines. "On essaye aussi d'aider Mamie [Elizabeth II] et Papy [le duc d'Edimbourg] autant qu'on peut parce que c'est à cela que sert la famille", glisse-t-elle au passage.
Nouvel instantané look à 18h - "j'adore expérimenter, je ne veux pas être cataloguée", puis avance rapide jusqu'à 20h : "J'aime sortir pour aller dîner. Mes amis et mon petit ami aiment tester de nouveaux endroits. Je collectionne les cartes des restaurants (je collectionne aussi, au passage, les billets d'avion, depuis que j'ai 16 ans). Deux de mes préférés à Londres : Bocca di Lupo et Palomar, dans Soho." Si elle dîne à la maison, deux options : dans un bon jour, elle se fait à manger, sinon... une pizza de chez Basilico. Quant aux soirées télé, quand elle n'a pas de vernissage : How to Get Away With Murder avec Viola Davis - "c'est dingue comme elle joue bien" -, Outlander - "ma préférée". "Quand je suis avec Jack, on regarde The Walking Dead, on est accros. Peut-être qu'on se mettra ensuite à Game of Thrones", dit-elle.
23h, l'heure du rituel beauté du soir, puis Eugenie détaille les photos prises par ses parents qui ornent sa chambre - par ailleurs jonchée de chaussures : une d'un éléphant s'aspergeant le dos avec sa trompe, prise par Fergie ("Mumsy"), et l'autre prise par "Papa" à Balmoral.
Minuit, soit la fin de son entretien avec Harper's Bazaar, le moment du bilan : "Ce dont je ne pourrais pas me passer dans la vie ? Ma famille. Ça fait ringard, mais c'est la vérité. En particulier ma maman. Je ne serais pas capable de prendre des décisions difficiles sans elle. Et ma soeur. Ma mère dit toujours que nous sommes les seules à savoir précisément ce qui se passe dans la vie de l'autre. Et mon père, aussi. C'est le roc. Et je ne pourrais pas vivre sans mes toutous. Ce que les gens pourraient être surpris d'apprendre ? Que j'ai un emploi à plein temps. Et que j'ai des broches en métal dans le dos pour m'aider à me tenir droite. Je suis née avec une scoliose et j'ai été opérée à l'âge de 12 ans. Ces broches vivent avec moi en permanence."
Elle aurait pu trouver une anecdote plus fun pour finir !