Eva Darlan, la spirale infernale : ''J'ai réussi à sortir de l'enfer''

Difficile d'imaginer que derrière Eva Darlan la talentueuse comédienne se cache Eva Darlan, femme bafouée, trompée et abusée. En quelques mois, l'actrice a connu une descente aux enfers express. Il lui aura fallu plus de huit ans pour sortir du trou. Une histoire, celle de sa vie, qu'elle raconte en partie dans son livre Crue et nue, adapté aujourd'hui au théâtre dans un one-woman show.

Divorce, guerre des voisins et locataire

Dans les colonnes de Gala, celle qui officia tel un agent secret pendant la révolution iranienne revient sur les épreuves douloureuses qu'elle a dû affronter et qui à chaque fois la faisait plonger un peu plus profond. Le point de départ ? Un divorce qui la laisse à 50 ans, avec ses filles Eugénie et Lou, "sans rien". Ce tournant incitera Eva Darlan à acheter une maison avec son premier cachet de la série Madame la Proviseure, afin d'avoir toujours un toit pour sa famille.

Mais son acquisition dérange ses voisins qui auraient bien mis la main dessus. Ils feront tout pour lui rendre la vie infernale, jusqu'à ce qu'elle décide de partir et de louer son bien. Mais... "Mon locataire, un escroc notoire, n'a pas payé son loyer pendant deux ans et demi, sans que je parvienne à le faire expulser", raconte-t-elle à Gala. Résultat, comme bien souvent dans ces cas-là, le locataire profite, alors que les factures et les impayés s'accumulent. Pour couronner le tout, Madame la Proviseure s'est arrêtée... "En quatre mois, je n'avais plus rien." Comble de l'ironie, Eva Darlan n'a plus les moyens de payer son loyer... Il faudra près de trois ans et demi à la star pour récupérer sa maison, laissée par son locataire dans un piteux état. Avec sa fille Lou, elle remet la maison en l'état et décide de la vendre en septembre 2008. En pleine crise de l'immobilier.

"J'ai eu une seule proposition pour la moitié du prix, raconte encore Eva Darlan. Mais j'étais tellement endettée que la vente a été stoppée. Mon notaire s'est retourné contre moi. Et, avec l'acheteur, un promoteur, ils m'ont attaquée pour me forcer à vendre. Je leur ai intenté un procès qui a duré deux ans et demi !" Pour autant, la galère n'est pas terminée, bien au contraire.

De la lune de miel au cauchemar

Elle rencontre un homme qui très vite se présente "comme un chevalier blanc". Dans un tel état de fragilité, Eva Darlan boit les paroles de ce "bellâtre". Six mois plus tard, elle accepte sa demande en mariage. Mais au lendemain de la cérémonie, la lune de miel vire au cauchemar. Pour son mari, Eva Darlan est la seule cause de ses ennuis, et lui ne peut pas l'aider, son argent étant supposément bloqué. "Nous vivions dans une maison au fond d'une impasse à Bourg-la-Reine dont il ne payait pas le loyer, révèle-t-elle dans les colonnes de Gala. Il a fallu qu'arrivent les coups et la découverte d'un véritable réseau de maîtresses pour que je comprenne que j'avais affaire à un pervers narcissique, un fou... J'ai fait mes valises."

"J'étais suivie, sous médicaments, à deux doigts de l'hospitalisation. Je me disais que ma fille ne méritait pas d'avoir une mère comme moi", explique-t-elle, ajoutant que c'est en solitaire qu'elle a affronté ces épreuves, sans le soutien de ses amis : "Je me suis rendu compte que je n'en avais pas." Elle évoque "des relais", comme Jean-Pierre Castaldi, Claire Nadeau et Bruno, un ami.

Au final, et après des mois de procédure, son époux a été condamné à trois mois de prison avec sursis et 1 500 euros d'amende pour les faits de violence. "C'est peu, mais j'ai été reconnue comme victime", analyse-t-elle dans Gala. Aujourd'hui, Eva Darlan est transformée. Toutes ses difficultés, aussi violentes soient-elles, lui ont permis de se découvrir en femme "forte", "en train de prendre les rênes", capable de monter ses propres spectacles : "Ça alimente ma confiance en moi. (...) J'ai réussi à sortir de l'enfer. Je recommence ma vie pour la troisième fois."

Mais pour l'amour, il faudra repasser. "Pour l'instant, mon coeur fait dodo", conclut Eva Darlan.

Eva Darlan, à retrouver dans les pages de Gala du 21 janvier 2015