Parce qu'ils ont vécu ensemble près de trente ans, parce qu'ils ont tourné tous deux dans une quinzaine de films, joué dans les mêmes pièces de théâtre du temps de la troupe du Splendid, et parce qu'ils sont aussi les parents d'une fille, Margot, aujourd'hui âgée de 41 ans, on aurait tendance à penser que le duo constitué à la ville comme à l'écran par Marie-Anne Chazel et Christian Clavier est toujours d'actualité. Il n'en est rien, et ce, depuis plus de 20 ans...
L'actrice, qui fête ses 73 ans ce 19 septembre, s'en était ouverte en 2010 dans les colonnes du Parisien : la rupture, survenue en 2001, avait été douloureuse. "J'ai beaucoup grandi grâce à cette expérience," confiait-elle à nos confrères. "Au début, évidemment, j'ai été détruite et il m'a fallu du temps pour rebondir. Certains amis ont été à mes côtés, quand d'autres ont pensé qu'ils devaient choisir un camp. Ma peine n'en a été que plus grande, mais cela m'a permis de faire le tri..."
La comédienne avait évoqué le temps de "sevrage" que cette séparation avait impliqué, elle qui n'avait jamais vécu seule. Et puis, le temps, comme un baume, avait apaisé la relation entre les deux ex, leur permettant, après avoir été amants, de devenir amis, et de se retrouver dans des projets cinématographiques communs comme Les Bronzés 3 ou Les Visiteurs - La Révolution...
"Quand on divorce à 50 ans," avait ajouté celle qui joue à partir du 20 septembre prochain Parle-Moi d'amour avec Michel Leeb au théâtre de La Michodière. "On a l'avantage d'avoir une expérience qui manque cruellement à la jeunesse. C'est un des éléments forts qui permet de repartir à zéro", avait-elle encore complété. En juillet dernier, Marie-Anne Chazel avait eu des mots un peu plus crus dans 50' Inside (TF1) pour évoquer cette reconstruction au micro d'Isabelle Ithurburu : "Vous pleurez énormément, après vous faites la fête, vous picolez énormément. Et puis après, vous couchez et puis après, vous trouvez."
L'homme qui partage désormais sa vie s'appelle Philippe Raffard, et il est loin de mener la vie d'artiste. Plus que le show, c'est le business qui l'anime. Originaire du Cap-Ferret, où il possède une propriété sur la commune de Canon, magnifique village face au bassin d'Arcachon où les cabanes ostréicoles bordent le rivage, dans lequel Marie-Anne Chazel a même posé ses valises, cet entrepreneur a de nombreuses cordes à son arc.
Après avoir débuté dans le secteur du stockage de données sur des disques numériques, il s'est reconverti dans le monde de la culture en administrant une salle d'exposition et de spectacle. Il a ensuite été directeur général d'une entreprise commercialisant des systèmes photovoltaïques résidentiels avant de prendre la tête de la société française numéro un de l'affichage du cinéma français, ce qui lui fait enfin un point commun avec celle qui partage désormais sa vie.
Mais depuis de longues années, c'est une activité typiquement bordelaise qui l'occupe : il est le directeur de THR Investissements, qui gère des transactions et prodigue des conseils dans le domaine viticole, chapeaute des transactions immobilières au Cap-Ferret -un lieu devenu un enfer pour Pascal Obispo- et possède de surcroît un vignoble sur l'appellation Pomerol... Un joli CV pour un personnage que Marie-Anne Chazel n'aurait peut-être jamais rencontré sans l'entremise d'une figure très connue de la télé, qui a monté un incroyable coup monté pour les faire tomber amoureux...
Cet homme, c'est Bernard Montiel, qui s'est fait une joie de raconter à Purepeople le coup monté grâce auquel il a permis de redonner le sourire à Marie-Anne, une amie chère à son coeur...
"J'ai organisé tout un stratagème pour la rendre heureuse," confie-t-il à Purepeople. Nous étions au mois d'août 2006 et elle était en vacances chez moi au Pyla-sur-Mer. Elle était un peu déprimée, célibataire à ce moment-là. Moi, ça me faisait de la peine et je lui dis : 'Il faut que tu te trouves un mec.' Elle me répond : 'Surtout pas'. J'appelle toutefois une de mes amies, en lui disant : 'Je sais qu'il y a dans tes relations deux ou trois beaux garçons charmants, célibataires, divorcés, sérieux, et notamment Philippe. Organisons un déjeuner.' On organise ça chez Lorraine Cordier, propriétaire d'un prestigieux vignoble dans le Bordelais, et j'embarque Marie-Anne, qui ne voulait pas y aller.
À un moment, je lui dis : 'Alors, dis-moi, parmi les trois-là...' Elle me balance : 'Même pas en rêve !' Alors je vais voir un des mecs, Philippe en l'occurrence, et je lui demande ce qu'il pense de Marie-Anne. 'Je l'admire', me confie-t-il. Je lui demande alors pourquoi il ne va pas lui parler. Il me répond qu'il n'ose pas. Je le pousse un peu : 'Va lui parler, elle est timide.' Alors il me demande, l'air surpris : 'Elle t'a parlé de moi ?' Coincé, je lui mens et je lui dis que oui..."
"Je vais ensuite voir Marie-Anne et lui propose d'aller se baigner. Je ne lui laisse pas le choix : 'Je t'envoie Philippe.' Elle rétorque aussitôt : 'Mais t'es dingue ?' Qu'importe, elle y va. Je chope Philippe et lui demande d'aller rejoindre Marie-Anne. 'Tu crois ? Tu crois ?' 'Mais oui, sois pas con, va lui parler.'
Évidemment, j'avais compris qu'entre les deux, amateurs d'arts, de culture, de musées, aimant bien vivre, ça pouvait coller. Mais rien n'était encore fait. Après la baignade, je les invite donc à dîner au restaurant La Corniche, qui surplombe le bassin d'Arcachon, à côté de la dune du Pyla. Un vrai traquenard, j'en conviens. Je leur avais précisé qu'ils pouvaient rester chez moi après la soirée. J'avais pris une table pour trois et demandé à une serveuse de venir me chercher, l'air affolée, au milieu du repas en racontant qu'il y avait quelqu'un chez moi qui me demandait instamment.
Et c'est comme ça que je les ai laissés seuls. Qu'ils sont rentrés chez moi, où j'avais préparé une ambiance romantique avec des bougies, mais chacun dans une chambre... Mais le lendemain, au petit-déjeuner, leur complicité s'est avérée. Ils ne se sont plus quittés et c'est ainsi que chaque 6 août, depuis, ils m'envoient un petit mot. Et encore cette année, ce mot de Marie-Anne : 'Salut, mon bienfaiteur... Une pensée pour ce fantastique 8 août 2006 au Pyla. C'était il y a 18 ans, on t'aime, on t'embrasse.'"
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