C'est la course à ne pas manquer pour Florent Manaudou, qui s'est facilement qualifié ce matin pour les demi-finales du 50 m nage libre, sa discipline de prédilection. Aux côtés de son compatriote Maxime Grousset, dont la soeur Emma est aussi sous le feu des projecteurs, le Français va tenter de se hisser en finale d'une épreuve qu'il a remportée à Londres en 2012 pour devenir champion olympique. 12 ans plus tard, le statut n'est plus du tout le même pour le frère de Laure Manaudou, qui dispute très certainement ses derniers Jeux à 33 ans et qui compte bien rapporter l'or à la délégation française.
Pour ses Jeux olympiques de Paris 2024, Florent Manaudou a été désigné porte-drapeau aux côtés de Mélina Robert-Michon et les caméras sont forcément braquées sur lui. Il n'est évidemment pas le seul puisque Léon Marchand, qui a perturbé une finale des JO bien malgré lui, emporte tout sur son passage avec ses 3 médailles d'or, mais le natif de Villeurbanne (Rhône) pourrait bien créer la surprise et ramener l'or également. Avant d'arriver sur le bassin de la Paris La Défense Arena pour laisser parler son talent, le champion va se retrouver avec tous les autres nageurs dans la fameuse chambre d'appel, une petite salle où les athlètes doivent patienter avant d'en découdre dans les passions.
"C'est un lieu où il y a un max de testostérone et de tension au mètre carré, surtout dans les épreuves de sprint", explique au Figaro Florent Manaudou à propos de cette fameuse chambre d'appel, qui peut avoir un impact très important sur les nageurs et l'issue d'une course. Celui qui a perdu 10 kilos en quelques mois pour les JO de Paris ajoute : "J'aime bien ce moment-là. Ce n'est peut-être pas là où la course se gagne, mais c'est là où on peut tout perdre, en revanche."
Et l'attitude des nageurs peut varier du tout au tout selon les nageurs, comme l'explique Florent Manaudou. "Il y a ceux qui tentent d'exercer une pression active, ce qui n'est pas mon truc, et qui tentent d'intimider. J'ai eu un adversaire avec qui j'ai beaucoup nagé, il jouait toujours au lion en cage, à passer devant tout le monde, à faire du bruit et à se frapper les pectoraux pour impressionner", raconte-t-il et selon nos confrères, il s'agit du nageur brésilien Cesar Cielo.
De son côté, celui qui a dévoilé ce détail physique dont sa nouvelle compagne raffole se montre "statique, assis, au calme". "La partie d'échecs se met en place avec mes adversaires. Si celui qui joue le fauve ne parvient pas à impacter les gars calmes comme moi, ça se retourne vite contre lui", conclut Florent Manaudou.
Mais si tout se passe plutôt bien en règle générale dans la chambre d'appel, Florent Manaudou se souvient de cette grosse déconvenue survenue en 2022 à Melbourne, en finale des championnats du monde de petit bassin du 50 m : "Je serre ma combinaison et là, paf ! Le cordon casse d'un coup sec. Je n'ai pas le temps d'aller la changer. Je comprends que je vais prendre de l'eau dans ma combinaison et je ne pense plus qu'à ça. C'est resté ancré dans ma tête jusqu'au moment du départ", se souvient-il. Un bien mauvais souvenir puisque Florent Manaudou a terminé sixième de cette course. Espérons qu'une telle mésaventure ne lui arrive pas lors des JO de Paris.