C'était le feuilleton du mercato estival... Florian Thauvin, jeune pépite tout juste sacré champion du monde des moins de 20 ans avec les Bleus, a refusé de s'entraîner avec son club de Lille - où il venait d'arriver - pour forcer ses dirigeants à le vendre à l'OM, son club de coeur lui offrant accessoirement... le double de son salaire. Une attitude qui a provoqué un véritable émoi dans le foot français, lequel a pointé du doigt le comportement en coulisses du très controversé "agent" de la jeune star, Adil, boucher de profession. Accusé tout l'été, ce dernier s'est exprimé pour la première fois dans les colonnes du Parisien.
Le fameux Adil Amazzough est sur la défensive. "Je vais le préciser d'entrée : je n'ai pas touché 1 centime d'euro sur le transfert de Florian Thauvin à l'OM", assure le boucher de 29 ans. Une affirmation dont on peut cependant douter, puisque l""agent" roulerait désormais en Porsche dans son quartier du 18e arrondissement de Paris ! Mais Adil le répète haut et fort, il a seulement agi dans l'intérêt du nouvel attaquant de l'OM qu'il connaît depuis l'âge de 12 ans. "Je le considère comme mon fils. Il m'appelle Tonton", raconte celui qui n'a pas officiellement de licence d'agent de football. Ce qui lui importe peu. "Que signifie un bout de papier ?", rétorque-t-il avec assurance.
Adil Amazzough l'assure, Florian Thauvin a été obligé d'agir ainsi et d'aller au bras de fer avec les dirigeants lillois qui ne souhaitaient pas le voir partir. Son poulain, qui vient également de voir son permis suspendu, ne serait donc pas un nouvel enfant terrible du foot français, déjà traumatisé par l'épisode du bus de Knysna et l'affaire Zahia ou encore les insultes de Samir Nasri. "La situation était exceptionnelle. Il ne fera jamais la grève pour une simple augmentation. Il voulait juste de la considération", promet-il.
Un discours d'apaisement qui coïncide avec celui de Florian Thauvin, lequel s'est exprimé pour la première fois en conférence de presse aujourd'hui, jeudi 12 septembre. Le jeune attaquant de 20 ans a d'abord reconnu avoir vécu difficilement cette période de bras de fer, qu'il a pourtant provoqué. "Ce n'était pas facile d'entendre certaines choses. (...) Je comprends que les supporters lillois soient déçus et très énervés mais il se passe parfois des choses en interne dans les clubs qui ne sont pas dévoilées au public", a-t-il déclaré, sans toutefois faire de mea culpa. "Je ne veux pas y revenir. Je veux parler du terrain et montrer que je peux être performant avec mon club. Je peux juste dire que j'ai rejoint le club de mon coeur avec un projet sportif qui me convenait et que c'était la meilleure solution pour moi", explique d'un air déterminé le joueur à la coupe de cheveux spectaculaire. Mais désormais, c'est balle au pied qu'il va devoir s'exprimer et faire oublier un feuilleton qui aura sévèrement écorné son image...