Après le fiasco du Fyre Festival, place à la justice et aux réponses. L'événement, qui devait se dérouler les 27 et 28 avril à Exuma, une des îles paradisiaques des Bahamas, a fait les gros titres de la presse internationale : le rendez-vous musical – sorte d'alternative de luxe à Coachella sur fond de sable fin, eaux turquoise et programmation tendance – a viré aux Hunger Games.
Les premiers festivaliers qui ont débarqué sur l'île, une ancienne propriété de Pablo Escobar selon les organisateurs, se sont retrouvés devant une sorte de décharge à ciel ouvert, des tentes à peine montées, des infrastructures quasi inexistantes et des membres du staff incapables de donner la moindre information. Rajoutez à cela des vols de papiers ou affaires personnelles, des plateaux-repas très loin des dîners gourmets promis et une tension notamment due au fait que les malheureux festivaliers ont dû attendre des heures avant de pouvoir prendre un avion et rentrer chez eux...
On apprend aujourd'hui qu'une plainte groupée a été déposée par Daniel Jung, au nom de quelque 150 festivaliers. Ils accusent les organisateurs – dont Ja Rule – de leur avoir menti, d'avoir diffusé de fausses informations et d'avoir repoussé jusqu'au tout dernier moment l'annulation du festival tout en sachant pertinemment que les conditions n'étaient pas réunies, contraignant de nombreux festivaliers – dont certains avaient déboursé jusqu'à 12 000 dollars pour un pass VIP week-end – à être bloqués sans nourriture ni eau sur le site du prétendu festival.
"Le manque de nourriture adéquate, d'eau, d'abris et de soins médicaux sur le lieu du festival a créé une situation de panique dangereuse" pour les festivaliers, si on en croit la plainte. "Les festivaliers ont survécu avec de petites rations, un peu de pain et une tranche de fromage, et ont tenté de se protéger des éléments dans le seul abri proposé par les accusés : des petits regroupements de tentes FEMA, installées à même le sable, où elles ont été trempées par la pluie et battues par les vents", déplore-t-on.
En tout, les plaignants réclament 100 millions de dollars (91 millions d'euros) aux organisateurs du festival de luxe. Ces derniers, qui ont confirmé les remboursements et proposé - quel culot ! - aux victimes des pass VIP pour l'édition 2018, vont devoir s'expliquer devant la justice. À en croire une des personnes impliquées sur le terrain dans la logistique, la tempête invoquée par Ja Rule n'est pas la seule raison du fiasco. "Les distributeurs du festival n'étaient pas prêts, aucune scène n'avait été louée, les transports n'avaient pas été arrangés. Franchement, on se tenait tous devant une tombe vide et personne ne savait comment on allait pouvoir construire le village du festival en partant de rien", a déclaré Chloe Gordon sur le site The Cut.