Mais que cache Gaël Monfils ? C'est la question que tout le monde se pose à chaque fois que l'extraverti tennisman français évoque des "problèmes personnels" pour justifier son absence sur un tournoi, comme à Wimbledon l'année dernière. Si sa grande émotivité est connue de tous, le chouchou des Français donne de nouveaux éléments de réponses dans un long entretien accordé à L'Équipe magazine dans lequel il lève le voile sur ses failles les plus intimes...
"Je souffre de passer trop peu de temps avec ma famille"
Dans le circuit ATP depuis plus de dix ans, Gaël Monfils a malheureusement souvent souffert d'une irrégularité chronique. Capable de battre les ténors de la balle jaune sur un match, La Monf n'a pourtant jamais réussi à les chatouiller sur la longueur. La faute à un mental fragile ? Le joueur reconnaît en tout cas ses difficultés à gérer certaines contraintes de la vie d'un tennisman professionnel, comme l'éloignement de sa famille. "Chez moi, cette idée de sacrifice concerne ma famille, confie-t-il. À 27 ans, je souffre toujours de passer trop peu de temps avec elle. J'ai quitté la maison à 13 ans. Et je ne me souviens plus de la dernière fois où je suis parti en vacances avec ma mère, qui vit à Paris, ou avec mon père, qui est en Guadeloupe", raconte le joueur, qui peut "heureusement" profiter de son frère qui vient le voir dans sa maison en Suisse.
Des sacrifices qui n'ont pourtant jamais semblé faire vaciller les rois de l'ATP comme Rafael Nadal, le récent papa Roger Federer ou Novak Djokovic. Car Gaël Monfils ne semble pas vivre son sport de la même façon qu'eux. "Le tennis, certes, c'est mon job, mais ce n'est pas ma vie. Je sais d'où je viens, les efforts consentis par mes parents, j'ai grandi dans une HLM, en banlieue... Ça, c'est la vraie vie. Voilà pourquoi je dis que le tennis, c'est surtout un rêve. Et ça durera tant que je n'aurai pas gagné Roland-Garros", explique-t-il, comme un jeune espoir du circuit.
Sa maman, ses ambitions et... le McDo
Gaël Monfils se contente en effet d'être "heureux" et cela semble plus important que son absence de finales du Grand Chelem. Comme par réflexe, il évoque ainsi une nouvelle fois sa famille, et notamment sa mère, infirmière. "J'ai envie de dire que je suis heureux tout court. Mes parents m'ont éduqué à l'être avec ce que j'ai. Je n'ai jamais été malheureux et ça durera tant que ma famille va bien. Mon bonheur, c'est de veiller sur elle", raconte-t-il, même si cela peut lui coûter quelques matches. "C'est là que mon côté émotionnel est chiant car, de temps en temps, il y a des soucis ou des mauvaises nouvelles. À chaque fois, ça m'affecte beaucoup", admet-il, sans en dire plus, mais avouant clairement ce qui le sépare des meilleurs. "Chez moi, la vie familiale passe toujours avant. Je n'ai pas une capacité à me blinder aussi poussée que la crème de la crème", confie le 24e mondial.
Mais n'allez pas croire que Gaël Monfils manque d'ambition. Au passage, La Mouf répond ainsi à ses détracteurs qui pointent du doigt son manque de professionnalisme, entre absence de coach, réticence à s'entraîner le matin ou hygiène de vie à base de Playstation et de fast food. "Comment être joueur pro avec ce régime ? Si c'était vrai, ma maison ressemblerait à un casino et ma copine serait hyper grosse à force de manger des McDo !", se défend-il.
Persuadé de toujours pouvoir faire tomber les plus grands et d'être craint, Gaël Monfils a même lancé un avertissement à Rafael Nadal après sa défaite contre lui en janvier en Australie. "T'inquiète pas, j'arrive, laisse-moi quelques semaines..., lui a-t-il lancé dans le vestiaire. Je reviendrai dans le top 10, j'en suis persuadé, c'est juste une question de temps." Réponse à Roland-Garros dans quelques semaines...