La naissance d'une deuxième petite fille, une deuxième Ligue des Champions avec le Real Madrid, un bel Euro avec le pays de Galles et des fiançailles en vacances : l'année 2016 est celle de tous les bonheurs, pour Gareth Bale. Une seule ombre au tableau : la lourde condamnation du père de sa compagne...
Six ans d'emprisonnement et le remboursement de quelque 2,6 millions d'euros extorqués à des dizaines de victimes, telle est la peine qu'a prononcée à l'encontre de Martin Rhys-Jones la juge américaine Elizabeth Wolford, lors d'une audience à Buffalo, dans l'État de New York. Père d'Emma Rhys-Jones, en couple avec le footballeur star depuis leurs années lycée, l'homme, vêtu d'un uniforme de détenu de la prison du comté de Niagara, a été remis en détention dans la foulée.
Martin Rhys-Jones, 52 ans, qui avait plaidé coupable d'un chef d'inculpation de blanchiment d'argent, était la cheville ouvrière d'un colossal système d'escroquerie : pendant trois ans, ses associés et lui – qui n'hésitait pas à appeler personnellement les clients, ainsi que l'a souligné le procureur – ont vendu à des prix outrageusement élevés des actions qui ne valaient rien. Une arnaque alimentée par des commerciaux aux méthodes agressives et dont de nombreux Britanniques ont fait les frais, y compris, comme cela a fait surface lors de cette audience, un homme atteint de la maladie d'Alzheimer, dépouillé de plus de 350 000 euros.
Devant la cour, le père d'Emma Rhys-Jones a exprimé ses "profonds regrets" et a dit être "vraiment désolé" pour le préjudice infligé aux plaignants (des plaignants auxquels il avait tout de même tenté d'échapper en utilisant de fausses identités), implorant la clémence de la justice au regard des "dures conditions" qu'il a éprouvées en détention en Espagne et aux Etats-Unis. Son avocat avait renchéri en signalant que son client n'avait plus parlé avec sa famille depuis quatre ans, faute de pouvoir téléphoner au Royaume-Uni depuis la prison. Une douzaine de proches – dont sa fille ne faisait pas partie – avaient même adressé des lettres à la juge Wolford pour plaider sa cause. Sa mère, qui, à 74 ans, lui envoie un peu d'argent depuis sa maison de retraite britannique, a évoqué avec amour un homme "qui peut être naïf et impulsif mais qui n'est pas mauvais", tandis que son père a expliqué que les activités commerciales de son fils, qui peinait à joindre les deux bouts avant son arrestation, ont nui à sa vie de famille, lui qui est père de cinq enfants, dont Emma. Il a d'ailleurs manqué la naissance d'Alba Violet (3 ans) et Nava Valentina (5 mois).
Celle-ci ne s'est toutefois pas laissé apitoyer, insistant sur la gravité des faits reprochés et le cynisme du coupable, ajoutant qu'elle trouvait difficilement conciliables l'amour de sa famille et ses crimes. "Ce n'est pas un marché qui s'est effondré, ce n'est pas un déclin économique, c'est un comportement frauduleux qui, de mon point de vue, a été motivé par l'appât du gain et l'intérêt personnel, sans considération pour les personnes lésées au passage [soit près de 250 victimes entre l'Amérique et le Royaume-Uni, NDLR]", a-t-elle noté. L'affaire, instruite aux Etats-Unis parce que des sommes ont transité par l'État de New York, a conduit à la mise en examen de douze personnes, dont une ancienne vedette de télé-réalité anglaise.
Étant donné qu'il a déjà passé quatre ans en prison en attendant son procès, Martin Rhys-Jones pourrait être libéré dès 2017. À sa libération, il sera expulsé des États-Unis. S'il est encore temps, sera-t-il le bienvenu au mariage de sa fille ?