Actrice et réalisatrice, Géraldine Danon a également publié huit livres dont le dernier, La nuit n'est jamais aussi noire qu'avant l'aube (Ed. Michel Lafon), vient de sortir. En voyage vers le pôle Nord au côté de son mari aventurier, Philippe Poupon, elle se dévoile à coeur ouvert, révélant pour la première fois un véritable traumatisme remontant à l'enfance.
"De mes 7 à mes 11 ans, cet homme me coinça presque chaque jour dans l'ascenseur pour me faire ce qu'il n'arrivait sans doute pas à faire avec une femme et qu'aucune petite fille ne devrait connaître. Il glissait sa main entre mes jambes et profitait de moi", raconte l'écrivaine dans son livre, tandis que son bateau Fleur australe filait vers le Groenland glacé. Une période sombre qu'elle n'avait jamais racontée jusqu'ici. À personne. "Jamais. Ils vont le découvrir... Je l'ai évoquée avec mon père pour atténuer le choc", confie Géraldine Danon dans une interview accordée à VSD.
Celle qui a été "confrontée à des questions de mère, de femme qui doit faire les bons choix, tourner des pages, fermer les portes qui doivent l'être" s'explique sur ces révélations tardives. "Je ne pouvais éluder ce à quoi j'avais été confrontée lors de mon enfance", avoue-t-elle. À 48 ans, elle fait donc le choix de raconter ce lourd secret et les sévices qu'elle subissait dans l'ascenseur de l'immeuble où elle vivait avec ses parents. "Je me suis longtemps demandé si je devais raconter cet épisode de ma vie au milieu d'un périple dans le Grand Nord, avec toute sa puissance, avec les sentiments exacerbés par les pôles, qui électrisent la vie familiale", confie celle qui voyage avec son mari, mais aussi leur filles Marion (9 ans) er Laura (10 ans) et avec Loup (17 ans), le fils qu'elle a eu avec Titouan Lamazou.
À coeur ouvert, Géraldine Danon s'épanche sur cette blessure sans "aucune rancoeur, haine ou esprit de vengeance". "La guérison passe pour moi par la rédemption", raconte l'actrice qui avait débuté à l'âge de 14 ans dans À mort l'arbitre de Jean-Pierre Mocky. Elle évoque "une erreur, une dépression passée" qu'elle dit avoir "intégrée". Une violence "loin d'être anecdotique" qui fait aujourd'hui partie d'elle. "Elle a forgé la personne que je suis, m'a portée vers ce que je suis devenue", philosophe-t-elle.
Outre ces agressions sexuelles dont elle a été victime pendant quatre ans, Géraldine Danon détaille également dans son livre "les relations passionnées, jusqu'à la violence physique" qu'elle a ensuite entretenues avec certains hommes. Une femme à l'état brut.
Interview à retrouver en intégralité dans le N°2089 de VSD.