Est-il trop tard pour que justice soit faite ? Choi Jong-bum, l'ex petit-ami de la star de la K-pop Goo Hara, a été condamné à un an de prison le jeudi 2 juillet 2020. La cour d'appel de Séoul, en Corée du Sud, l'a reconnu coupable d'avoir fait du chantage à sa célèbre petite amie à l'aide de vidéos à caractère sexuel – ce qu'on appelle le "revenge porn"... -, des menaces qui avaient entraîné son suicide. Initialement, le jeune homme, coiffeur, avait échappé à cette peine. Mais le tribunal a fini par estimer, huit mois après le drame, que cette histoire avait "gravement nui" à la réputation de la chanteuse du groupe Kara, lui laissant "un traumatisme irréversible"... et fatal.
Goo Hara respirait la joie de vivre, chantait des airs ultradynamiques... ce qui ne l'empêchait pas d'être brisée, à l'intérieur. Au mois de mai 2019, elle avait partagé une photographie sur son compte Instagram, écrivant simplement "au revoir" à ses millions de followers. Inquiet, son manager s'était précipité à son domicile, l'avait retrouvée inconsciente dans une pièce pleine de fumée et l'avait sauvée in extremis en l'amenant à l'hôpital. Mais ses blessures, elles, n'ont jamais disparu. Goo Hara s'est donné la mort quelques semaines après cette première tentative de suicide, le 24 novembre 2019 aux alentours de 18h, laissant derrière elle une "lettre manuscrite pessimiste à propos de sa vie".
Chi Jong-bum "était bien conscient que l'ampleur des dommages serait très grave si les vidéos sexuelles étaient divulguées, étant donné que la victime était une célébrité", a déclaré le tribunal de Séoul. Pourtant, Goo Hara n'avait pas souhaité passer cette histoire sous silence. Depuis 2018, elle se désespérait à l'idée que son ex la menace de "mettre fin à sa carrière dans le divertissement" en partageant leurs vidéos intimes. En Corée du Sud, comme dans beaucoup trop de pays, les femmes sont victimes du phénomène de revenge porn... mais ce sont elles qui reçoivent les commentaires les plus infects à ce propos. Même le tribunal de Séoul, qui n'a infligé qu'une peine d'une année de prison au coupable, a estimé qu'il n'y avait "pas suffisamment de preuves" que Goo Hara n'avait pas consenti à être filmée. Bienvenue en 2020...