Ses fans voulaient croire que ses démons appartenaient au passé : Hara venait de lancer la tournée qui devait marquer son grand retour, six mois après avoir tenté de mettre fin à ses jours, dans la nuit du 25 mai 2019. Elle avait pu être secourue à temps, un membre de son entourage s'étant inquiété qu'elle ne réponde pas au téléphone. Hélas, la chanteuse coréenne révélée au sein du girl group Kara a été retrouvée morte dimanche 24 novembre 2019 vers 18 heures (heure locale) dans ce même appartement d'une zone cossue du quartier de Gangnam, à Séoul (Corée du Sud). L'enquête est en cours pour déterminer les circonstances exactes de son décès, à seulement 28 ans.
Originaire de Gwangju, Goo Ha-Ra avait débuté sa carrière en intégrant en 2008 le groupe féminin Kara (Jet Coaster Love, Go Go Summer!, Pandora, Mamma Mia!) après le départ d'une de ses membres (Kim Sung-hee). En parallèle à son parcours au sein du girlsband, elle avait également entamé une carrière d'actrice, d'animatrice et de beautysta. En 2015, elle avait donné à sa carrière musicale un nouvel élan, se lançant en solo avec un EP baptisé Alohara (Can You Feel It?). Quelques mois plus tard, la fin de son contrat et de ceux de ses camarades Gyuri et Seungyeon avec le label DSP Media signait la fin de Kara. Hara allait continuer à se signaler au travers de collaborations (duos, bandes originales, émissions télé), mais aussi, en 2018, en raison du procès intenté contre son ex-petit ami Choi Jong-bum, coupable d'avoir publié une photo d'elle nue et de l'avoir fait chanter à propos de sextapes en sa possession, et condamné en août 2019 à de la prison pour menaces, coercition et destruction de propriété, entre autres. Dans ce bras de fer très médiatique s'inscrivant dans le mouvement #MeToo, elle avait reçu un large soutien du public.
Quelques jours avant sa mort, Hara avait effectué une tournée promotionnelle au Japon, où elle était très populaire et avait présenté son nouveau single, Midnight Queen, à l'occasion de quatre concerts du 14 au 19 novembre.
Suite à sa tentative de suicide au mois de mai, Hara avait présenté ses excuses à sa communauté pour l'avoir choquée : "Je suis désolée d'avoir causé autant d'inquiétude et d'agitation, avait-elle déclaré à un journal coréen. Pour ce qui concerne ma santé, je me rétablis... J'ai souffert le martyre à cause d'un certain nombre de problèmes qui s'accumulent. Mais à partir de maintenant, je vais faire en sorte d'avoir le coeur blindé et de me montrer sous mon meilleur jour."
Sa mort brutale, un mois après celle d'une autre figure de la K-Pop, Sulli (25 ans), prise peu auparavant dans un scandale après en avoir accidentellement montré un peu trop sur Instagram, et bientôt deux ans après celle de Kim Jong-Hyun du boysband Shinee, qui s'est suicidé en décembre 2017, accablé par la dépression, relance le débat sur la pression extrême qui s'exerce sur les jeunes vedettes, recrutées et entraînées très jeunes pour devenir des idoles, au mépris de leur santé mentale et des dangers que leur réservent les réseaux sociaux.