Anne Saurat-Dubois n'a pas obtenu gain de cause. Mardi 12 décembre 2017, la journaliste de BFMTV a annoncé que sa plainte pour harcèlement sexuel et moral déposée fin octobre contre le directeur de la rédaction de LCI (depuis 2016) Eric Monier a été classée sans suite.
"Parce que les faits sont prescrits, à quelques semaines près. Et pour nulle autre raison. Aucun regret. J'ai parlé", a-t-elle écrit sur Twitter. La raison de cette décision ? "La nouvelle loi de 2017 concernant les harcèlements sexuels et moraux a doublé le délai de prescription, le faisant passer de trois à six ans. Mais cette loi n'est pas rétroactive, je ne suis plus dans les délais."
Anne Saurat-Dubois souligne toutefois que sa plainte aurait pu être classée sans suite "parce que les faits n'auraient pas été suffisamment constitués, pas assez graves, concordants, avérés". Mais, cela n'ayant pas été le cas et les personnes chargées de l'enquête lui ayant notifié que "les faits sont concordants, étayés, réels", la journaliste estime que "cela constitue en soi une victoire" pour elle.
Interrogé sur le sujet par l'AFP, Eric Monier a indiqué que malgré tout, il maintenait sa "plainte pour dénonciation calomnieuse" et a ajouté : "Les faits sont faux."
Pour rappel, les faits remonteraient à 2012, quand tous deux travaillaient sur France 2. Anne Saurat-Dubois a assuré à Buzzfeed News que c'est lors d'un déjeuner en tête-à-tête qu'Eric Monier avait dépassé les limites : "La discussion a très vite dérapé sur sa vie sexuelle." Son ancien patron lui aurait ensuite fait "une proposition ferme". Face au refus de son employée, il aurait expliqué qu'il ferait de sa vie "un enfer" si elle n'acceptait pas ses avances.
TF1 avait vite réagi à l'affaire via un communiqué de presse. Elle avait confirmé avoir "pris connaissance qu'une plainte aurait été déposée pour harcèlement à l'encontre d'Éric Monier et avait rappelé le principe de "présomption d'innocence". La première chaîne avait également annoncé qu'Éric Monier avait l'intention de "porter plainte pour dénonciation calomnieuse" et avait assuré que si les accusations étaient prouvées, elle tirerait "toutes les conséquences des suites judiciaires consécutives à cette affaire".